Le Journal de Montreal

Trump présente enfin son plan de paix pour le Proche-Orient

Le premier ministre israélien jubile, colère du côté du président palestinie­n

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a dévoilé hier son plan de paix pour le Proche-Orient fondé sur une solution à « deux États », dans lequel il accorde à Israël nombre de concession­s, parmi lesquelles la reconnaiss­ance de Jérusalem comme « capitale indivisibl­e » de l’État hébreu.

Depuis les salons de la Maison-Blanche, le président des États-Unis a vanté un projet « gagnant-gagnant » pour Israéliens et Palestinie­ns, mais multiplié les garanties inédites à son « ami » Benjamin Netanyahou, debout tout sourire à ses côtés.

Si le premier ministre israélien a salué « une journée historique », le président palestinie­n Mahmoud Abbas a affirmé que le plan ne passerait pas.

« Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinie­n, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un État palestinie­n, a-t-il lancé.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a aussi rejeté la propositio­n américaine. Mais affichant son optimisme sur le devenir de ce projet « très détaillé », le locataire de la Maison-Blanche a estimé qu’il pouvait permettre de faire « un grand pas vers la paix ».

Parmi les nombreux points sensibles de ce plan, figure la reconnaiss­ance de l’annexion par Israël à son territoire des colonies qu’il a implantées en Cisjordani­e occupée, en particulie­r dans la vallée du Jourdain. Cette zone est « vitale » pour Israël, a martelé M. Netanyahou, tandis que l’ambassadeu­r des États-Unis David Friedman affirmait que l’État hébreu pouvait annexer ses colonies « sans attendre ».

DERNIÈRE CHANCE ?

Un futur État palestinie­n sur ces tracés serait nettement en deçà de ce à quoi aspirent les Palestinie­ns, à savoir la totalité des territoire­s occupés depuis 1967 par Israël.

Le futur État palestinie­n ne verrait le jour que sous plusieurs « conditions », dont « le rejet clair du terrorisme », a souligné Donald Trump, qui a ensuite

tweeté une carte des deux États envisagés, avec en particulie­r un tunnel reliant la Cisjordani­e à la bande de Gaza.

Martelant sa conviction que les Palestinie­ns méritaient « une vie meilleure », M. Trump leur a aussi lancé une mise en garde. Il a annoncé avoir envoyé une lettre à Mahmoud Abbas l’exhortant à saisir « une chance historique », et peut-être « la dernière », d’obtenir un État indépendan­t.

Jérusalem restera « la capitale indivisibl­e d’Israël », a-t-il par ailleurs assuré, en proposant de créer une capitale de l’État palestinie­n cantonnée dans des faubourgs de Jérusalem-Est.

Pour Robert Malley, ex-conseiller de Barack Obama et président de l’Internatio­nal Crisis Group, le message adressé aux Palestinie­ns est clair : « Vous avez perdu, il va falloir vous y habituer ».

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