Trump présente enfin son plan de paix pour le Proche-Orient
Le premier ministre israélien jubile, colère du côté du président palestinien
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a dévoilé hier son plan de paix pour le Proche-Orient fondé sur une solution à « deux États », dans lequel il accorde à Israël nombre de concessions, parmi lesquelles la reconnaissance de Jérusalem comme « capitale indivisible » de l’État hébreu.
Depuis les salons de la Maison-Blanche, le président des États-Unis a vanté un projet « gagnant-gagnant » pour Israéliens et Palestiniens, mais multiplié les garanties inédites à son « ami » Benjamin Netanyahou, debout tout sourire à ses côtés.
Si le premier ministre israélien a salué « une journée historique », le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé que le plan ne passerait pas.
« Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un État palestinien, a-t-il lancé.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a aussi rejeté la proposition américaine. Mais affichant son optimisme sur le devenir de ce projet « très détaillé », le locataire de la Maison-Blanche a estimé qu’il pouvait permettre de faire « un grand pas vers la paix ».
Parmi les nombreux points sensibles de ce plan, figure la reconnaissance de l’annexion par Israël à son territoire des colonies qu’il a implantées en Cisjordanie occupée, en particulier dans la vallée du Jourdain. Cette zone est « vitale » pour Israël, a martelé M. Netanyahou, tandis que l’ambassadeur des États-Unis David Friedman affirmait que l’État hébreu pouvait annexer ses colonies « sans attendre ».
DERNIÈRE CHANCE ?
Un futur État palestinien sur ces tracés serait nettement en deçà de ce à quoi aspirent les Palestiniens, à savoir la totalité des territoires occupés depuis 1967 par Israël.
Le futur État palestinien ne verrait le jour que sous plusieurs « conditions », dont « le rejet clair du terrorisme », a souligné Donald Trump, qui a ensuite
tweeté une carte des deux États envisagés, avec en particulier un tunnel reliant la Cisjordanie à la bande de Gaza.
Martelant sa conviction que les Palestiniens méritaient « une vie meilleure », M. Trump leur a aussi lancé une mise en garde. Il a annoncé avoir envoyé une lettre à Mahmoud Abbas l’exhortant à saisir « une chance historique », et peut-être « la dernière », d’obtenir un État indépendant.
Jérusalem restera « la capitale indivisible d’Israël », a-t-il par ailleurs assuré, en proposant de créer une capitale de l’État palestinien cantonnée dans des faubourgs de Jérusalem-Est.
Pour Robert Malley, ex-conseiller de Barack Obama et président de l’International Crisis Group, le message adressé aux Palestiniens est clair : « Vous avez perdu, il va falloir vous y habituer ».