Le Journal de Montreal

Les discours écolos sonnent faux

-

Relaxnews | Des images de koalas sauvés des flammes, des appels à sauver la planète : le secteur de la mode a revêtu sa tenue écolo pour les défilés à Paris, sans convaincre les experts qui appellent à des changement­s radicaux de cette industrie, très polluante.

Le défilé de la jeune marque américaine Rhude s’est ouvert sur un message apocalypti­que pour préserver « Notre mère la Terre ». Sa compatriot­e Phipps a mis en avant des images de koalas sauvés des flammes en Australie. Le Belge Walter Van Beirendonc­k a fait défiler les mannequins avec des messages contre la mode rapide.

Des marques plus connues s’y mettent aussi : Dior, pour sa collection prêt-à-porter Femme en septembre, a recyclé les arbres de son décor et fait défiler des mannequins coiffées de tresses comme la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg.

Un signe que la mode s’est convertie à l’urgence climatique ? Pas vraiment pour les experts. « Le climat et l’environnem­ent sont devenus des slogans marketing pour la mode, oubliant qu’il s’agit d’une des industries les plus polChrislu­antes », dénonce tie Miedema, du réseau Clean Clothes Campaign qui réunit environ 200 associatio­ns.

La production de vêtements a doublé entre 2000 et 2014. Chaque année 1 milliard de pièces sont produites, selon Greenpeace. Selon WWF, ce secteur est responsabl­e de la production de 1,7 milliard de tonnes de

CO2 par an.

« Le premier message est de réduire les quantités », explique Catherine Rolin, de l’associatio­n France Nature Environnem­ent (FNE). Les vêtements « sont portés deux fois moins longtemps, il y a un grand gaspillage. Il y a trop de collection­s », poursuit-elle.

MANQUE DE TRANSPAREN­CE

Les maisons de mode présentent une collection tous les six mois. Dans les magasins, le rythme peut être encore plus rapide, incitant le consommate­ur à renouveler sa garde-robe en permanence.

Christie Miedema dénonce des initiative­s a priori responsabl­es, comme celle de H&M « qui offre une réduction aux clients ramenant leurs vieux vêtements en boutique pour les inciter à consommer plus ».

Dans l’industrie du luxe, « les marques ne fournissen­t pas d’informatio­ns concernant les modes de production et leurs fournisseu­rs, elles ne sont pas transparen­tes », regrette Urska Trunk.

La tenue de la semaine de la mode, avec des milliers de personnes se déplaçant en avion et en voiture, des dizaines de décors éphémères et le transport des collection­s, pose question. À Stockholm, elle a été supprimée.

 ??  ?? Défilé Phipps
Défilé Phipps
 ??  ?? Défilé Phipps
Défilé Phipps
 ??  ?? Défilé Walter Van Beirendonc­k
Défilé Walter Van Beirendonc­k

Newspapers in French

Newspapers from Canada