Le Journal de Montreal

Psycho / Lecourrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Récit d’une vie ratée par ma faute

Je suis née en 1970 dans un couple de Peace in love qui vivait dans une commune. Quand j’ai eu 6 ans, mes parents ont décidé de revenir vivre en ville. Je suis donc passée d’un style vie communauta­ire à une vie de famille ordinaire, ce qui m’a profondéme­nt perturbée.

Mes parents se sont séparés un an plus tard et je fus ballottée entre leurs domiciles sans jamais faire ma place nulle part. Mes parents n’étaient pas faits pour avoir des enfants et ils me l’ont fait sentir. Après un secondaire complété de peine et de misère, je me suis dirigée en soins hospitalie­rs à défaut de m’orienter en littératur­e comme je souhaitais.

J’ai toujours eu du mal à me faire des amies et encore pire avec les chums. J’étais renfermée et tellement peu sûre de moi que je préférais rester en retrait pour ne pas qu’on découvre ma vraie nature. J’ai subi deux avortement­s, dont un contre l’avis de mon chum de l’époque qui ne me l’a jamais pardonné.

J’aurai 50 ans prochainem­ent et je mène une vie d’une platitude rare. En 1990 j’avais voyagé en Inde dans le but de m’installer à Pondichéry dans la commune de Sri Aurobindo, mais j’en suis revenue complèteme­nt désabusée. Depuis, je roule ma bosse sans but précis, et j’arrive à 50 ans sans avoir rien réalisé et sans aucune attache. Pour mes parents, je n’ai toujours été qu’un accident de parcours, et c’est comme si j’en étais un dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi je suis sur terre et je me demande pourquoi j’y reste ? Fille de personne

Si ce désespoir de vivre se prolonge, je vous conseille fortement d’aller chercher de l’aide auprès de « Suicide Action Montréal » au 1-888-277-3553. Contrairem­ent à ce que laisse supposer votre en-tête de lettre, vous ne portez pas la totale responsabi­lité de votre parcours de vie puisque vous êtes malheureus­ement issue de parents qui ont failli à leur rôle, et c’est pourquoi vous me semblez souffrir d’un trouble de l’attachemen­t. Mais une fois cela dit, pourquoi ne pas vous offrir le cadeau d’une thérapie pour célébrer vos 50 ans et repartir à neuf pour la deuxième moitié de votre existence ? On n’est jamais si bien servi que par soi-même quand on veut que notre vie change en mieux.

Mon petit-fils m’inquiète

Comme nous habitons la campagne depuis un an, à l’occasion des Fêtes, nous avons reçu nos enfants et nos petits-enfants à la maison. Même si ce fut un grand moment de bonheur familial partagé, je suis restée avec une petite inquiétude que mon mari ne partage pas, mais sur laquelle je voudrais avoir votre avis.

Mon petit-fils de 4 ans, le fils de mon fils et de ma bru, m’a semblé avoir un comporteme­nt bizarre pendant son séjour. Il ne se mêlait ni à sa soeur ni aux deux enfants de ma fille. Il était toujours seul dans son coin à fixer ce qu’il tenait dans ses mains comme si ça allait le sauver d’un naufrage assuré. À table, il fallait le forcer à manger, mais en douce, pour ne pas qu’il fasse une crise.

On parle beaucoup ces temps-ci des troubles du spectre de l’autisme, et comme j’ai lu beaucoup là-dessus, j’aurais envie d’en parler à mon fils. Mais mon mari me l’interdit sous prétexte que ce n’est pas de nos affaires. Aurais-je tort d’insister pour le faire ? Une mamie inquiète

Si votre niveau d’intimité avec votre fils et sa femme est peu développé, vous devriez vous abstenir. Si c’est le contraire, vous pourriez peut-être, avec une extrême délicatess­e dans les termes employés, leur demander si l’attitude de leur fils ne leur semble pas spéciale, mais sans plus. Poser un diagnostic n’est pas de votre ressort et risque de les heurter.

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