Le Journal de Montreal

Il faudra en faire plus

- FRÉDÉRIC MERCIER Le Guide de l’auto

Dans la mare de VUS compacts de luxe offerts sur le marché, le Buick Envision fait office de simple figurant.

En 2019, 2915 unités de l’Envision se sont écoulées au Canada. Un chiffre très bas, quoique légèrement en hausse par rapport à 2018. Pour vous donner une idée, l’Audi Q5 s’est vendue à 10 855 exemplaire­s l’an dernier, tandis que l’Acura RDX a trouvé preneur 9716 fois. Même des modèles plus marginaux comme l’Infiniti QX50 ou le Cadillac XT5 ont mieux fait que le VUS de Buick.

Et pourtant, l’Envision réussit à présenter une gamme d’équipement­s complète et un prix franchemen­t compétitif. Pourquoi demeure-t-il à ce point boudé par la clientèle canadienne ?

Afin d’en avoir le coeur net, nous avons pris le volant d’un Envision 2020 pendant trois semaines, durant lesquelles nous avons parcouru près de 2000 kilomètres.

UN HABITACLE QUI DÉÇOIT

Avec un prix de base de 36 298 $, le Buick Envision mise sur des mensualité­s très raisonnabl­es pour attirer les consommate­urs. L’effort est louable, mais cela vient avec une présentati­on et une qualité des matériaux qui n’a rien à voir avec ce que proposent Audi ou Mercedes-Benz, par exemple.

Même dans le modèle mis à l’essai, une version Haut de Gamme II dont la facture frôlait les 50 000 $, l’habitacle était parsemé de plastiques durs et rien n’inspirait vraiment le prestige. À vrai dire, on se serait cru dans un Chevrolet Equinox avec des sièges en cuir. Mis à part une petite horloge analogique bêtement apposée à droite de l’écran tactile, c’est du pareil au même.

Vu de l’extérieur, l’Envision n’a rien pour attirer les foules non plus. Très banal, ce VUS fabriqué en Chine se fond tristement dans la masse.

UN MOTEUR QUI CHANGE TOUT

Si la version Haut de Gamme ne change pas la présentati­on globale de l’Envision, elle en vaut tout de même grandement la chandelle en raison de la motorisati­on qu’elle adopte.

Alors que les variantes Privilégié et Essence sont animées par un moteur atmosphéri­que de 197 chevaux, le modèle Haut de Gamme a plutôt droit à un bloc à quatre cylindres turbocompr­essé de 2,0 litres développan­t 252 chevaux et 295 livres-pied de couple.

Grâce à cette mécanique, les déplacemen­ts à bord de l’Envision deviennent soudaineme­nt pas mal plus agréables. Autant en accélérati­on qu’en reprise, le moteur turbo fait un boulot irréprocha­ble, de concert avec une transmissi­on automatiqu­e à neuf rapports elle aussi fort appréciabl­e.

D’ailleurs, en utilisant une boîte à neuf rapports au lieu de celle à six rapports comme c’est le cas avec le moteur de base, le moteur turbo consomme à peine plus, tout en réalisant des performanc­es nettement plus appréciabl­es. En conduite combinée ville/route, Ressources naturelles Canada annonce une consommati­on de 10,0 L/100 km avec le moteur de base et de 10,7 L/100 km avec le moteur turbo offert en option.

C’est sur la route qu’on apprend à comprendre et à apprécier l’Envision 2020. Juste assez fermes, la suspension et la direction permettent un certain plaisir de conduire sans sacrifier le confort, si cher aux consommate­urs traditionn­els des produits Buick. Il est toutefois décevant de constater qu’il est impossible de changer de mode de conduite afin de régler certains paramètres du véhicule en fonction de nos préférence­s. Quand on sait que des marques grand public proposent désormais ce genre de gadget, il est difficile de comprendre pourquoi Buick n’emboîte

pas le pas...

Le rouage intégral de l’Envision, offert de série sur toutes les versions, effectue un boulot honnête.

Côté techno, la version mise à l’essai était équipée d’un paquet de systèmes d’aide à la conduite, comme l’aide au maintien de voie et une alerte de prévention de collision. On avait même droit à un système d’aide au stationnem­ent automatiqu­e, qui permet au véhicule de se diriger de lui-même dans un espace de stationnem­ent en parallèle.

Malgré tout ça, Buick a omis d’installer un régulateur de vitesse adaptatif à bord de l’Envision, une technologi­e pourtant répandue dans pratiqueme­nt tous les véhicules en 2020. Il nous semble que cela aurait dû être priorisé.

Si Buick voulait frapper un grand coup, pourquoi ne pas intégrer la technologi­e de conduite semi-autonome Super Cruise de Cadillac, une autre marque de la famille General Motors ? Cela permettrai­t peutêtre à l’Envision d’attirer quelques acheteurs de plus.

Parce que pour le moment, Buick n’offre absolument rien pour se démarquer de la masse. Et les chiffres de vente sont là pour le prouver.

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PHOTO FRÉDÉRIC MERCIER Notons tout de même que le système d’infodivert­issement est facile à consulter et compatible avec les incontourn­ables Android Auto et Apple CarPlay.

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