Le Journal de Montreal

Sans peur et sans reproche

Brendan Gallagher soutient que le protocole a été suivi à la lettre

- JONATHAN BERNIER

Au lendemain de la commotion cérébrale que Brendan Gallagher a subie en Caroline, Andrew Shaw lui a fait parvenir un message texte dans lequel il lui conseillai­t de prendre son temps. Neuf jours plus tard, au lendemain de la tentative de retour au jeu échouée de son ancien coéquipier, Shaw lui a de nouveau écrit.

Cette fois, le message était plus court et plus lourd de sens. « Idiot », était-il écrit.

En racontant cette histoire, Gallagher a tenu à préciser que l’ancienne peste de l’équipe avait un sens de l’humour bien aiguisé. Toutefois, dans chaque blague, il y a toujours un soupçon de vérité. Et dans ce cas-ci, peut-être encore plus.

Victime de plusieurs commotions cérébrales au cours de sa carrière, Shaw sait de quoi il parle. D’ailleurs, il a été limité à 26 rencontres, cette saison, dans l’uniforme des Blackhawks de Chicago.

Néanmoins, Gallagher assure que l’équipe médicale avait suivi le protocole à la lettre et que les étapes franchies avec succès lui permettaie­nt de prendre part à la rencontre face aux Oilers. Il soutient également avoir fait preuve d’une transparen­ce absolue avec les médecins.

« Mais il n’y a pas de test qui se compare à un match. Vous ne savez pas ce qui peut provoquer les symptômes. Votre rythme cardiaque n’est jamais aussi élevé que pendant un match. Il y a également beaucoup de bruits, de lumière, d’émotions et d’adrénaline », a-t-il énuméré.

« Les connaissan­ces s’améliorent, mais il y a encore beaucoup à apprendre à propos des commotions cérébrales. Je me sentais bien durant le match. Je n’ai rien ressenti qui pouvait s’apparenter à cette commotion. Plus le match avançait, mieux je me sentais. Jusqu’au matin suivant », a-t-il poursuivi.

SENSIBLE À LA LUMIÈRE

Le revoici maintenant, trois semaines plus tard, libéré de tous symptômes.

« Pendant la semaine de congé, j’ai pu retourner à la maison. À un certain moment, tout s’est replacé et je me suis mis à me sentir bien à nouveau, a expliqué le fougueux attaquant. Les maux de tête ont duré quelques jours. Puis, ils sont devenus intermitte­nts. Mais ils ont complèteme­nt disparu depuis les premiers jours de la semaine de congé. »

Ce qui n’est pas disparu, c’est la visière teintée qu’il porte depuis le premier entraîneme­nt auquel il avait pris part après le fâcheux incident, le 7 janvier.

« Depuis ma commotion précédente, à ma première ou deuxième saison ici, je suis plus sensible à la lumière. Je l’ai constaté l’été suivant, a expliqué Gallagher, précisant qu’il en avait également subi une au niveau junior. C’est devenu ma nouvelle réalité. La visière teintée m’aide à ce niveau. Je vais peut-être la garder quelque temps. »

SAISONS DE 30 BUTS

Confiant que cet épisode est bel et bien derrière lui, Gallagher assure qu’il sautera sur la patinoire avec le même enthousias­me et la même fougue qu’on lui connaît.

« Si j’avais des doutes, je ne reviendrai­s pas, car je serais craintif. Quand tu es craintif, tu ne peux pas être toi-même. Je veux être en mesure de faire ce que j’ai toujours fait pour aider mes coéquipier­s et pour l’équipe. Quand j’enfile mon chandail, je mets toutes les blessures que j’ai subies derrière moi. »

Ce point, on n’a d’autre choix que de le lui accorder. Malgré deux sévères blessures aux mains, il a continué à se présenter dans la circulatio­n lourde. Cela lui a permis d’atteindre le plateau des 30 buts à deux occasions.

Il est à mi-chemin d’atteindre cette marque pour la troisième campagne de suite.

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PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN Brendan Gallagher a ressenti des maux de tête dans les heures qui ont suivi le match du 9 janvier contre les Oilers.

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