Sans peur et sans reproche
Brendan Gallagher soutient que le protocole a été suivi à la lettre
Au lendemain de la commotion cérébrale que Brendan Gallagher a subie en Caroline, Andrew Shaw lui a fait parvenir un message texte dans lequel il lui conseillait de prendre son temps. Neuf jours plus tard, au lendemain de la tentative de retour au jeu échouée de son ancien coéquipier, Shaw lui a de nouveau écrit.
Cette fois, le message était plus court et plus lourd de sens. « Idiot », était-il écrit.
En racontant cette histoire, Gallagher a tenu à préciser que l’ancienne peste de l’équipe avait un sens de l’humour bien aiguisé. Toutefois, dans chaque blague, il y a toujours un soupçon de vérité. Et dans ce cas-ci, peut-être encore plus.
Victime de plusieurs commotions cérébrales au cours de sa carrière, Shaw sait de quoi il parle. D’ailleurs, il a été limité à 26 rencontres, cette saison, dans l’uniforme des Blackhawks de Chicago.
Néanmoins, Gallagher assure que l’équipe médicale avait suivi le protocole à la lettre et que les étapes franchies avec succès lui permettaient de prendre part à la rencontre face aux Oilers. Il soutient également avoir fait preuve d’une transparence absolue avec les médecins.
« Mais il n’y a pas de test qui se compare à un match. Vous ne savez pas ce qui peut provoquer les symptômes. Votre rythme cardiaque n’est jamais aussi élevé que pendant un match. Il y a également beaucoup de bruits, de lumière, d’émotions et d’adrénaline », a-t-il énuméré.
« Les connaissances s’améliorent, mais il y a encore beaucoup à apprendre à propos des commotions cérébrales. Je me sentais bien durant le match. Je n’ai rien ressenti qui pouvait s’apparenter à cette commotion. Plus le match avançait, mieux je me sentais. Jusqu’au matin suivant », a-t-il poursuivi.
SENSIBLE À LA LUMIÈRE
Le revoici maintenant, trois semaines plus tard, libéré de tous symptômes.
« Pendant la semaine de congé, j’ai pu retourner à la maison. À un certain moment, tout s’est replacé et je me suis mis à me sentir bien à nouveau, a expliqué le fougueux attaquant. Les maux de tête ont duré quelques jours. Puis, ils sont devenus intermittents. Mais ils ont complètement disparu depuis les premiers jours de la semaine de congé. »
Ce qui n’est pas disparu, c’est la visière teintée qu’il porte depuis le premier entraînement auquel il avait pris part après le fâcheux incident, le 7 janvier.
« Depuis ma commotion précédente, à ma première ou deuxième saison ici, je suis plus sensible à la lumière. Je l’ai constaté l’été suivant, a expliqué Gallagher, précisant qu’il en avait également subi une au niveau junior. C’est devenu ma nouvelle réalité. La visière teintée m’aide à ce niveau. Je vais peut-être la garder quelque temps. »
SAISONS DE 30 BUTS
Confiant que cet épisode est bel et bien derrière lui, Gallagher assure qu’il sautera sur la patinoire avec le même enthousiasme et la même fougue qu’on lui connaît.
« Si j’avais des doutes, je ne reviendrais pas, car je serais craintif. Quand tu es craintif, tu ne peux pas être toi-même. Je veux être en mesure de faire ce que j’ai toujours fait pour aider mes coéquipiers et pour l’équipe. Quand j’enfile mon chandail, je mets toutes les blessures que j’ai subies derrière moi. »
Ce point, on n’a d’autre choix que de le lui accorder. Malgré deux sévères blessures aux mains, il a continué à se présenter dans la circulation lourde. Cela lui a permis d’atteindre le plateau des 30 buts à deux occasions.
Il est à mi-chemin d’atteindre cette marque pour la troisième campagne de suite.