La bureaucratie freine les Françaises
Les longs délais bureaucratiques freinent le recrutement d’infirmières françaises, déplore un regroupement d’immigrantes.
« Il y a un bassin qu’on peut faire venir. Mais si c’est une course à obstacles et que chaque haie devant est plus haute, ça ne sert à rien. Ça en décourage plusieurs », réagit Nagia Idel Mehdaoui, vice-présidente du Regroupement des infirmières françaises au Québec (RIFQ).
RECRUTEMENT SUR PLACE
« C’est la bureaucratie qui empêche d’avoir plus de monde », ajoute-t-elle.
Depuis 2011, le Québec et la France ont un arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) des diplômes des infirmières, qui facilite leur mobilité.
Malgré les besoins de maind’oeuvre au Québec, les délais pour obtenir les documents d’immigration dépassent souvent 18 mois, déplore le RIFQ. Plusieurs Françaises abandonnent donc le projet de venir au Québec.
« Il y a énormément de monde qui veut venir. […] Il faut rendre le processus plus efficace », dit Mme Idel Mehdaoui.
Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, le délai moyen est de dix mois pour un permis de travail temporaire. Depuis 2011, 1531 Françaises sont venues ici dans le cadre de l’ARM, selon l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
Or, la réforme du réseau de la santé en 2015 a ralenti le recrutement, confirme le ministère. Chaque année, des missions d’embauches ont lieu en France.
STAGE DÉNONCÉ
Par ailleurs, le RIFQ déplore le fait qu’on oblige les candidates à réussir un stage de 75 jours au Québec avant que le permis soit validé par l’OIIQ. Manque de soutien, horaires atypiques, peur d’échouer : plusieurs problèmes sont dénoncés.
« Les procédures sont déjà longues, ardues, ça rajoute une épée de Damoclès », dit Mme Idel Mehdaoui.
L’OIIQ répond que le stage sert à intégrer l’infirmière et ne vise pas à évaluer les compétences cliniques.
Les Québécoises n’ont pas à effectuer de stage en France.