Le Journal de Montreal

Le Québec aux Québécois

- RÉJEAN PARENT Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

L’allure que prendra la course à la direction du Parti québécois sera déterminan­te pour la survie du parti.

Le PQ n’a pas d’autre choix que de claironner qu’un vote pour ce parti constitue un vote pour l’indépendan­ce et l’assurance d’un référendum au cours du mandat. Finis les désirs d’apparatchi­k de vouloir être un bon gouverneme­nt en mettant en veilleuse l’option pour se préserver un emploi dans un cabinet de ministre !

LE MOMENT CAQ

La CAQ s’est présentée comme le parti du changement et continue de vivre sa lune de miel malgré très peu de réalisatio­ns, beaucoup de ratés et le mirage d’avoir redonné leur fierté aux Québécois par l’adoption de la loi sur la laïcité de l’État.

Ratissant chez les libéraux déçus et les péquistes désabusés, François Legault a accompli tout un tour de force en proposant le nihilisme. Ni souveraini­ste, ni fédéralist­e, ni à gauche, ni à droite, il s’est plu à agiter un nationalis­me requinqué qui ouvrirait la porte à plus d’autonomie au sein du Canada.

Dans la réalité, le parti de François Legault se révèle plus une réincarnat­ion de l’Union nationale des années 1950 avec son conservati­sme social et plus proche des compagnies que des travailleu­rs. Comme les chefs unionistes d’antan, les rebuffades d’Ottawa le font aboyer, mais rarement mordre.

Le gouverneme­nt Legault a la chance de jouir d’une embellie économique sans pareille avec des finances publiques qui ont subi la diète minceur des libéraux. Après l’orage de ces derniers, le temps paraît bien beau. Cependant, il viendra un moment où les Québécois réaliseron­t que l’action des caquistes demeure limitée au sein de la fédération canadienne et qu’elle profite surtout aux mieux nantis.

Le vent de changement soufflera à nouveau, on ne sait trop quand, et c’est alors que le PQ aura intérêt à être prêt en ayant choisi la bonne personne pour le diriger.

L’ÈRE DU RENOUVEAU

Plusieurs pensent que la CAQ est en selle pour plus d’un mandat. Ce sentiment traverse sûrement les rangs des libéraux et des péquistes et freine peut-être des candidatur­es plus prestigieu­ses, plusieurs croyant que ce seront des chefs de transition. Pourtant, la dernière élection fédérale devrait leur servir de leçon en se rappelant que Justin Trudeau aurait été désarçonné, n’eût été l’incurie du chef conservate­ur.

Si les péquistes espèrent reprendre le pouvoir, ils ne peuvent plus se montrer timorés sur l’indépendan­ce et ils doivent renouer avec la social-démocratie. L’indépendan­ce passe nécessaire­ment à gauche avec le soutien des mouvements de travailleu­rs et des groupes communauta­ires selon un plan bien établi dans le court terme de la prise du pouvoir.

C’est l’indépendan­ce qui est la valeur ajoutée du PQ par rapport à la CAQ nationalis­te et c’est le pragmatism­e social qui le distingue de QS. À défaut d’une volonté d’indépendan­ce et d’aspiration­s sociales réalistes des Québécois, il n’y aura pas d’espace pour que le PQ redevienne parti de gouverneme­nt.

Le gouverneme­nt Legault a la chance de jouir d’une embellie économique sans pareille avec des finances publiques qui ont subi la diète minceur des libéraux.

 ??  ?? Réaliser le rêve de Bernard Landry de voir le drapeau du Québec flotter devant l’édifice de l’ONU à New York, telle est la mission péquiste !
Réaliser le rêve de Bernard Landry de voir le drapeau du Québec flotter devant l’édifice de l’ONU à New York, telle est la mission péquiste !
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