Abbas dit rompre « tout lien » avec Israël et Washington
Le président palestinien réagit au plan américain sur le conflit au Moyen-Orient
LE CAIRE | (AFP) Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé hier la rupture de « toutes les relations », y compris sécuritaires, entre l’Autorité palestinienne d’une part, et Israël et les États-Unis d’autre part, dans le sillage de l’annonce du plan Trump sur le conflit israélo-palestinien.
Dans une première réaction israélienne, Benny Gantz, rival du premier ministre Benjamin Netanyahu aux législatives en mars, a estimé que le président palestinien « ne rate pas une occasion de refuser » une proposition de règlement du conflit.
M. Abbas, qui s’exprimait au Caire à l’occasion d’une réunion extraordinaire de la Ligue arabe, avait déjà annoncé en juillet 2019 son intention de « ne plus appliquer les accords signés avec Israël » lors d’une poussée de tensions, sans traduire cette démarche dans les faits.
Hier, le président de l’Autorité palestinienne a assuré qu’il n’y aurait désormais « aucune sorte de relation » avec les Israéliens
« ainsi qu’avec les États-Unis, y compris en matière sécuritaire, à la lumière » du plan américain dévoilé mardi par le président Donald Trump.
ÉTAT PALESTINIEN
Alors que certains pays arabes avaient réagi de manière très prudente au plan — certaines capitales appelant même à l’examiner —, la Ligue arabe l’a officiellement rejeté.
Ce plan « ne respecte pas les droits fondamentaux et les aspirations du peuple palestinien », a affirmé l’organisation, promettant que les dirigeants arabes ne coopèreraient pas avec Washington.
Réunie autour de M. Abbas au niveau de ses ministres des Affaires étrangères, la Ligue arabe a insisté sur la création d’un État palestinien fondé sur les frontières d’avant la guerre des Six Jours, en 1967.
Ce conflit avait mené à l’occupation israélienne de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est, partie de la ville dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.
« SYSTÈME D’APARTHEID »
Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a dit que le projet américain revenait à créer « un seul État avec deux catégories de personnes, soit un système d’apartheid, faisant des Palestiniens des citoyens de seconde zone ».
Mahmoud Abbas a appelé Israël à « prendre ses responsabilités en tant que puissance occupante » des Territoires palestiniens. Les Palestiniens « ont le droit de continuer leur lutte légitime par des moyens pacifiques pour mettre fin à l’occupation », a-t-il ajouté, qualifiant le plan américain de « violation des accords d’Oslo » signés avec Israël en 1993.
Ces accords ont permis de créer l’Autorité palestinienne et de définir les relations avec Israël dans de nombreux domaines.