Nomination d’un premier ministre, la rue partagée
BAGDAD | (AFP) Un ancien ministre irakien des Télécommunications, Mohammed Allawi, a été choisi hier pour former un gouvernement, promettant de répondre aux demandes clés des manifestants, mais la rue semblait partagée sur cette nomination.
À Bagdad, les partisans de l’influent leader chiite Moqtada Sadr sont venus en masse hier sur la place Tahrir, épicentre du mouvement de contestation, affichant leur soutien au premier ministre désigné. Mais de nombreux manifestants dans la capitale et le Sud ont rejeté cette nomination.
Les blocs politiques au Parlement sont arrivés in extremis à un consensus sur le nom de Mohammed Allawi, alors que le délai qui leur était imparti expirait hier.
CONTESTATION
Adel Abdel Mahdi, le prédécesseur de M. Allawi, avait démissionné début décembre sous la pression d’un mouvement de contestation inédit qui avait éclaté en octobre à Bagdad et dans le Sud et accusait la classe politique d’incompétence et de corruption.
Le mouvement réclamait ces derniers jours des élections anticipées et un nouveau premier ministre indépendant, et il avait déjà rejeté en bloc de nombreux noms évoqués pour ce poste, dont celui de M. Allawi.
S’exprimant à la télévision d’État, M. Allawi a promis de former un gouvernement représentatif, de tenir des élections anticipées et de s’assurer que justice sera rendue pour les manifestants tués lors du mouvement de contestation qui a été marqué par la mort de plus de 480 personnes, majoritairement des protestataires.
« Cette désignation place une immense [...] responsabilité sur mes épaules », a dit le responsable politique de 65 ans.