Une liste des proprios d’apparts insalubres n’est pas suffisante
La Ville de Montréal diffuse désormais la liste des propriétaires condamnés pour des cas de logements insalubres, espérant un effet dissuasif. Mais selon un organisme représentant les locataires, cela ne suffira pas à pousser les propriétaires à remédier aux problèmes de malpropreté.
« Les locataires moyens n’iront pas consulter ces listes pour voir si c’est un mauvais propriétaire », a souligné Maxime Roy-Allard, porte-parole du regroupement de comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).
« Il faut savoir que les locataires qui se retrouvent dans des logements insalubres, c’est du dernier recours, parce qu’il n’y a plus de logements disponibles », a-t-il dit, rappelant qu’il y a déjà une pénurie d’appartements à Montréal.
De plus, plusieurs compagnies à numéro figurent dans la liste des contrevenants, ce qui rend l’identification plus difficile.
Selon M. Roy-Allard, des inspections fréquentes sont nécessaires, ainsi que la remise systématique d’amendes aux contrevenants. Si Montréal n’a pas assez d’outils, il suggère de se tourner vers Québec pour sévir.
« Est-ce qu’on veut pouvoir saisir les immeubles ou instaurer un permis de louer ? » suggère-t-il.
15 000 INSPECTIONS
Du côté de la Ville, on soutient que cette liste aura un effet dissuasif.
Les données d’inspection en salubrité comme le nombre de logements inspectés par la ville-centre et les cas de non-conformité sont aussi disponibles. Ces données n’incluent pas les inspections faites par le personnel des arrondissements.
Or, il faut savoir que les deux tiers des inspections concernant le Règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements sont réalisés par les arrondissements. Le Service de l’habitation de la ville-centre traite des cas complexes ou de grande ampleur.
Plus de 15 000 inspections ont été réalisées par Montréal et les arrondissements en deux ans. L’administration de Valérie Plante vise à en réaliser 31 200 d’ici la fin de son mandat.