Le Journal de Montreal

Un quatrième bâillon attise les tensions

L’opposition dénonce la façon de procéder du gouverneme­nt pour réformer les commission­s scolaires

- MARC-ANDRÉ GAGNON

QUÉBEC | L’imposition en début de session d’un quatrième bâillon a mis le feu aux poudres entre les partis d’opposition et le gouverneme­nt Legault, qui y voit la nécessité d’aller plus loin en réformant le parlementa­risme.

Sans surprise, libéraux, solidaires et péquistes ont déchiré leurs chemises après avoir été convoqués à siéger exceptionn­ellement

« BOSS DES BÉCOSSES »

en ce vendredi pour forcer l’adoption sous bâillon du projet de loi 40 sur la gouvernanc­e scolaire.

Au Salon bleu, la tension a grimpé d’un cran lorsque la chef parlementa­ire de Québec solidaire, Manon Massé, a pratiqueme­nt accusé le premier ministre François Legault de se comporter en « boss des bécosses » plutôt qu’en chef d’État.

Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, a dû ajouter l’expression à la liste des « propos non parlementa­ires ».

Le chef de l’opposition officielle, Pierre Arcand, a rappelé pour sa part qu’il s’agit de la quatrième fois en huit mois que le gouverneme­nt Legault utilise la procédure d’exception pour couper court aux débats. « C’est vraiment rendu une spécialité de la CAQ », a-t-il déploré.

RÉFORME PARLEMENTA­IRE

« Il s’agit d’un précédent depuis l’ère moderne de notre parlementa­risme », a plus tard ajouté le leader parlementa­ire libéral Marc Tanguay.

Une réforme parlementa­ire visant justement à éviter de recourir à répétition au bâillon sera d’ailleurs déposée « prochainem­ent, cette session-ci », a indiqué le leader du gouverneme­nt, Simon Jolin-Barrette.

D’avis que ses ministres ne devraient pas se retrouver à passer 70 heures en commission parlementa­ire, le premier ministre François Legault a réitéré sa volonté de réformer les façons de faire à l’Assemblée nationale. « Actuelleme­nt, ce n’est pas efficace », a résumé M. Legault.

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