Un président désormais « tout-puissant » ?
WASHINGTON | (AFP) Conforté par son acquittement au Sénat dans son procès en destitution, l’imprévisible Donald Trump risque-t-il désormais de devenir un président hors de contrôle ? C’est la question qui agite les cercles politiques à Washington.
L’Histoire retiendra que la majorité républicaine au Sénat l’a jugé « non coupable » des deux chefs d’accusation retenus contre lui : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.
Malgré tout, plusieurs élus républicains ont estimé qu’il avait mal agi. L’un d’eux, Mitt Romney, est même sorti du rang pour le déclarer coupable d’abus de pouvoir.
Les démocrates assurent que plus rien n’empêche le milliardaire, désormais blanchi, de se croire tout-puissant. « Il ne changera pas », a affirmé Adam Schiff, qui menait l’équipe des procureurs, soulignant qu’un homme « sans boussole morale » ne trouverait pas le droit chemin.
UNE LEÇON ?
Dans une contribution au Daily Beast, Rick Wilson, un républicain opposé à M. Trump, imaginait un président « délivré » du poids de la destitution et rêvant de « vengeance ».
La sénatrice républicaine Susan Collins, l’une des rares à avoir critiqué le président dans l’affaire ukrainienne, espère que cet « impeachement » sera une leçon pour l’avenir.
Selon une autre sénatrice du « Grand old party », Joni Ernst, M. Trump devrait désormais utiliser « les canaux traditionnels » avec ses homologues étrangers.
Adam Schiff, comme de nombreux autres démocrates, en doute. Maureen Dowd, éditorialiste au
et critique du président, a qualifié Donald Trump de « Godzilla » prêt à frapper. Selon elle, « le parti républicain a maintenant perdu tout contrôle et tout pouvoir de supervision sur ce président ».