Le Journal de Montreal

Le Maine tiendra un référendum

- PHILIPPE ORFALI

Le scénario catastroph­e d’Hydro-Québec se confirme en Nouvelle-Angleterre. Les opposants à la constructi­on d’une ligne à haute tension Québec-Maine sont parvenus à obtenir bien plus que les 63 000 signatures requises pour forcer la tenue d’un référendum sur le projet, en novembre 2020.

À quelques semaines de l’échéancier fixé par la loi, les adversaire­s d’Hydro-Québec ont obtenu les appuis d’à peu près 75 000 personnes. Certaines signatures pourraient être rejetées par les instances de l’État, mais le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, ne se leurre pas. Il faudra fort probableme­nt lancer toute une campagne référendai­re pour convaincre les électeurs du Maine du bien-fondé du projet.

COÛTEUSE CAMPAGNE

Pas moins de 220 000 $ auraient déjà été consacrés jusqu’à maintenant par Hydro-Québec dans cette campagne, à un rythme d’environ 60 000 $ par mois. Si elle se poursuit jusqu’en novembre, Hydro pourrait donc engloutir plus d’un million de dollars américains en publicités et interventi­ons de lobbying.

Hydro n’entend ménager aucun moyen pour convaincre les électeurs. La compagnie a déjà fait paraître une pleine page de publicité en page 2 d’un quotidien local.

« On va être sur le terrain, on va expliquer nos projets. Il y aura une campagne dans les journaux, à la télé et aussi dans les différents comtés pour être capables de bien expliquer les bénéfices du projet », a expliqué le PDG Éric Martel.

Leurs opposants sont principale­ment associés à l’industrie fossile, selon lui.

Rappelons que le partenaire d’Hydro-Québec dans le Maine, Central Maine Power, prévoit construire la ligne New England Clean Energy Connect (NECEC) de 1200 mégawatts, d’une longueur de 233 km, au coût d’un milliard $ US. Hydro va construire la partie du réseau qui se rendra jusqu’à la frontière américaine, puis c’est elle qui exportera l’électricit­é à même la ligne.

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