Fitzgibbon poursuivi en diffamation
La femme d’affaires Sylvie Lalande poursuit le ministre de l’Économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, en diffamation. L’administratrice de Québecor réclame 240 000 $ en dommages moraux, punitifs et pécuniaires pour des propos tenus par le ministre caquiste le 26 novembre dernier.
Pierre Fitzgibbon avait remis en question l’indépendance de Sylvie Lalande en laissant entendre que cette dernière aurait pu intervenir pour faire dérailler la relance des journaux du Groupe Capitales Médias (GCM). Elle siégeait alors simultanément au conseil d’administration de Québecor et à celui de Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD).
CONFLIT D’INTÉRÊTS INSINUÉ
Questionné par les journalistes après la décision de CRCD de ne pas financer GCM, le ministre avait suggéré d’enquêter sur Sylvie Lalande. « Ben, allez voir qui siège sur le CA », avait-il lancé. « Donc, la présidente du conseil n’est pas indépendante ? », s’interrogeait un journaliste. « Répondez à votre question », concluait M. Fitzgibbon, suggérant un conflit d’intérêts.
« Ces propos ont amené le public à penser que Madame Lalande ne se décharge pas de ses fonctions avec la probité et l’intégrité requises par ses fonctions, et ce, dans le but de favoriser TVA et Québecor », peut-on lire dans la poursuite déposée au Palais de justice de Montréal.
Mis en demeure le 27 novembre dernier, le ministre avait refusé de présenter des excuses publiques. « Une personne raisonnable et diligente et, a fortiori, un homme d’affaires de carrière comme le ministre Fitzgibbon aurait plutôt procédé à des vérifications préalables », estiment les avocats représentant Sylvie Lalande.
« TERNIE À JAMAIS »
La réputation de la femme d’affaires « est ternie à jamais », souligne la poursuite. Le 4 décembre dernier, elle avait choisi de démissionner de son poste de présidente du conseil d’administration de CRCD, avec l’intention de défendre sa réputation devant les tribunaux.
Sylvie Lalande demande à la Cour supérieure de condamner le ministre à payer 100 000 $ à titre de dommages moraux, 90 000 $ à titre de dommages pécuniaires et 50 000 $ à titre de dommages punitifs.