Le Journal de Montreal

Birds of Prey : énergisant ★★★★

Birds of Prey et la fantabuleu­se histoire de Harley Quinn respire la joie

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Après l’affligeant Commando suicide ,on attendait le dérivé avec suspicion. Or, il faut bien avouer que Birds of Prey, dont Margot Robbie est la productric­e, est une fort sympathiqu­e propositio­n.

Mise dehors par le Joker (invisible, l’ombre de Jared Leto ne plane même pas en filigrane), Harley Quinn (Margot Robbie, impeccable) sombre dans la dépression. Mais il ne s’agit pas de la déprime habituelle, la belle en profitant notamment pour faire sauter l’usine de produits chimiques, témoin de leurs amours.

L’Arlequine a la larme cristallin­e et le malheur théâtral, joyeux, acidulé, pétillant. Armée d’un fusil à pompe à paillettes et à poudres colorées, elle transforme un commissari­at en haut lieu de Holi, cette fête des couleurs en Inde. Elle fait le coup de poing efficaceme­nt et se moque de tout et de tous, à commencer par Roman Sionis (Ewan McGregor), alias Black Mask, patron de boîte de nuit qui n’aime rien tant que de faire découper le visage de ses victimes par Victor Zsasz (Chris Messina, étonnant), son homme de main psychopath­e.

On s’en doute, cette attitude nonchalant­e et quasi enfantine lui vaut des ennuis, d’autant qu’elle doit récupérer un diamant, avalé par Cassandra Cain (Ella Jay Basco), une fillette dont la tête est mise à prix. En cours de route, elle va s’allier à Black Canary (Jurnee Smollett-Bell, dont le remix de It’s a Man’s

Man’s Man’s World vaut son pesant d’or), à Huntress (Mary Elizabeth Winstead, parfaite) et à la policière

Renee Montoya (Rosie Perez). Anarchiste à la manière des jeunes filles de Assassinat­ion Nation, libre, féministe et décomplexé­e parce que s’assumant totalement sans jamais s’excuser d’être qui elle est, Harley Quinn est la version adulte de Mindy Macready alias Hit-Girl, incarnée par Chloe Moretz dans Kick-Ass. D’une folie joyeuse, colorée et ne se posant jamais en victime, cette nouvelle héroïne de l’univers DC est l’inverse total de son ancien compagnon, le Joker.

UNE BOUFFÉE D’AIR FRAIS

Véritable bouffée d’air frais, Birds of Prey et la

fantabuleu­se histoire de Harley Quinn ne se prend jamais au sérieux et n’a aucune prétention, s’éloignant ainsi du pourtant excellent Deadpool avec lequel on ne peut le comparer.

Multigénér­ationnel et unisexe, ce long métrage de 109 minutes réalisé par Cathy Yan est d’abord et avant tout une comédie absurde pour adultes — notons la hyène comme animal de compagnie —, regorgeant de scènes d’action mémorables et baignant dans un univers visuel circassien, mis en valeur par le directeur photo Matthew Libatique, collaborat­eur de Darren Aronofsky. On en ressort énergisé, heureux, de cette joie enfantine et communicat­ive, et surtout fort impatient de revoir ce film qui fait oublier l’hiver.

Birds of Prey et la fantabuleu­se histoire de Harley Quinn ★★★★★

Un film de Cathy Yan Avec Margot Robbie, Ewan McGregor et Chris Messina

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PHOTO COURTOISIE WARNER BROS Margot Robbie tire son épingle du jeu dans Birds of Prey et la fantabuleu­se histoire de Harley Quinn.

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