Le Journal de Montreal

Des cheerleade­rs sous le choc

La fin de leur aventure avec les Alouettes est marquée par la tristesse et l’incompréhe­nsion

- Mathieu Boulay MBoulayJDM cheerleadi­ng mathieu.boulay @quebecorme­dia.com

En mettant fin aux activités de leur équipe de cheerleade­rs mercredi, les Alouettes ont brisé une tradition qui remontait aux années 1950. Les membres de l’escouade de la saison 2019 sont sous le choc depuis 24 heures.

Ils ont appris la nouvelle dans un courriel de masse envoyé par leur directrice Annie Larouche quelques minutes avant sa missive sur sa page Facebook. Marie-Chloé, André-Anne et Nadine ont été surprises par la décision des dirigeants des Alouettes.

« Lorsqu’on a appris la nouvelle, on était un peu toutes sous le choc, a affirmé Marie-Chloé. Personne ne l’a venu venir. On savait que ça pouvait être un risque avec l’arrivée des nouveaux propriétai­res et avec autant de changement­s.

« Toutefois, entre nous, on parlait déjà de nos auditions qui devaient avoir lieu le 29 février. On discutait déjà de nos classes préparatoi­res. On ne pensait pas que ça pouvait arriver. »

Pour sa part, André-Anne était un peu dans l’incompréhe­nsion après avoir su la nouvelle.

« On avait une date. J’ai de la misère à accepter qu’ils aient pris cette décision de façon aussi soudaine. C’est un peu frustrant parce que j’ai l’impression que la décision s’est prise rapidement. Parfois, il peut y avoir des solutions sans couper le tout à 100 %.

« On a appris ça comme une bombe en même temps que tout le monde. C’est dur à avaler. C’est tellement d’énergie et de passion qui sont mises dans cela. Notre rôle allait au-delà de celui d’une cheerleade­r sur un terrain de football. On était des ambassadeu­rs de l’équipe. »

À LA LIMITE DU BÉNÉVOLAT

Après avoir lu le courriel, Nadine est entrée en contact avec Annie Larouche.

« Ce fut un appel très émotif, a confié celle qui a passé les 14 dernières saisons avec l’équipe. Les

Alouettes, c’était le centre de ma vie. J’ai eu un emploi grâce à cela. J’ai rencontré mon mari et la marraine de mon enfant grâce à cette passion.

« Même si je ne suis plus une Alouette, je vais toujours le rester dans mon coeur. »

Les 32 membres des cheerleade­rs étaient payés 100 $ à chaque match. Toutefois, le taux horaire était en dessous du salaire minimum.

« Ça me demandait entre deux et quatre heures par semaine pour les entraîneme­nts, a mentionné Marie-Chloé. Pour les matchs, on devait arriver trois heures d’avance. La plupart devaient manquer des heures au boulot. Et là, on ne compte pas les activités promotionn­elles qui arrivent en cours de route. »

Selon nos informatio­ns, les Alouettes feraient des économies de plus de 100 000 $ pour la saison 2020. Ça inclut les indemnités des cheerleade­rs pour chaque match, les costumes et un voyage à la Coupe Grey dont les coûts variaient d’une saison à l’autre.

D’ailleurs, pour des raisons financière­s, elles n’ont pas participé aux activités de la dernière semaine de la Coupe Grey à Calgary.

DU TERRAIN AUX GRADINS

Marie-Chloé, André-Anne et Nadine ne savent pas ce qu’elles feront pour remplacer les nombreuses heures passées comme cheerleade­rs des Alouettes. Même si la déception est encore vive chez elles, elles n’ont pas l’intention d’abandonner leur équipe.

« Je crois que je vais m’acheter des billets de saison, a souligné Nadine. Je vais continuer à encourager mon équipe. Ce n’est pas parce que l’administra­tion a décidé de prendre une décision financière que je vais la lâcher.

« Mon coeur est encore là. C’est sûr que ce ne sera pas la même chose. Les Alouettes font encore partie de ma vie et je vais les encourager encore. »

André-Anne a décidé de conclure en parlant avec son coeur.

« Je sais qu’il y a des gens qui vont dire que ce n’est pas la fin du monde. C’est vrai. Toutefois, c’est une situation déstabilis­ante, mais surtout triste pour le football et le .»

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PHOTO D’ARCHIVES Les meneuses de claque des Alouettes ne seront plus sur les lignes de côté dès la saison prochaine.

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