Le Journal de Montreal

Legault dénonce l’utilisatio­n d’argent public

- PATRICK BELLEROSE — Avec la collaborat­ion d’Émilie Bergeron, Agence QMI

QUÉBEC | Le premier ministre François Legault juge « totalement inacceptab­le » l’utilisatio­n de 373 000 $ d’argent public par la Commission scolaire English-Montréal pour contester la loi sur la laïcité.

« C’est troublant, parce que c’est de l’argent qui n’est pas allé pour les services à des enfants », a déclaré M. Legault, hier matin, avant une séance spéciale de l’Assemblée nationale pour faire adopter, sous bâillon, un projet de loi qui abolira les commission­s scolaires.

Notre Bureau parlementa­ire révélait, hier, que 116 000 $ en frais juridiques ont été dépensés durant l’année scolaire 2018-2019.

Entre juillet et décembre 2019, 257 000 $ supplément­aires ont été allongés par la commission scolaire dans ses démarches pour contester la loi 21.

La ministre de la Justice, Sonia LeBel, évalue présenteme­nt les recours du gouverneme­nt dans ce dossier, a révélé le premier ministre.

« C’est totalement inacceptab­le qu’on ait pris de l’argent qui était destiné aux enfants pour contester une loi appuyée par la nation québécoise », dit-il.

« Je pense que ça vient ajouter aux arguments pour abolir les commission­s scolaires », estime M. Legault.

FINANCEMEN­T FÉDÉRAL

Parallèlem­ent, English-Montréal a renoncé, jeudi, à utiliser les 125 000 $ offerts par le Programme de contestati­on judiciaire (PCJ) fédéral pour financer sa contestati­on de la Loi sur la laïcité de l’État.

« Mais le problème reste entier, déplore M. Legault. Ce que ça veut dire, c’est que si un organisme sans but lucratif demande du financemen­t pour contester la loi 21, il pourrait y avoir droit. »

Il demande donc au premier ministre Justin Trudeau de mieux encadrer le programme. « Il y a une différence entre, par exemple, les services en français ou en anglais, et contester une loi adoptée en bonne et due forme », dit M. Legault.

OTTAWA INFLEXIBLE

Mais le gouverneme­nt Trudeau est demeuré inflexible face à la demande de Québec.

« C’est un programme qui fonctionne très bien », a déclaré le ministre fédéral du Patrimoine, Steven Guilbeault, hier, en vantant ses mérites pour protéger les droits des minorités linguistiq­ues comme les Franco-Ontariens.

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