Un bâillon afin de respecter une promesse électorale
AGENCE QMI | François Legault estime que son gouvernement a le devoir de respecter les promesses électorales comme celle d’abolir les commissions scolaires.
« Nous on veut écouter la population, on veut respecter nos promesses, mais on veut aussi être efficaces », a-t-il dit en marge de son voyage d’affaires à Washington.
« Quand on est rendu à débattre pendant 70 heures avec l’opposition, puis que les mêmes arguments sont répétés continuellement, à un moment donné, il faut passer à l’action », a-t-il ajouté.
Le projet de loi 40, qui abolit notamment les élections scolaires, a été adopté sous bâillon dans la nuit de vendredi à samedi. Il transforme également les commissions scolaires en centres de services scolaires.
« Les élèves pourront sous peu compter sur une réelle gouvernance scolaire de proximité, moins bureaucratique et, surtout, centrée sur leurs besoins et leur réussite, a souligné par communiqué le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge ».
DÉRIVE
Québec solidaire (QS) n’a pas hésité à parler de « dérive autoritaire à la CAQ ». La formation croit que la réforme est vouée à l’échec.
«De la présentation du projet de loi jusqu’au bâillon, Jean-François Roberge nous a donné un bel avantgoût de sa définition de la décentralisation », a déclaré par communiqué hier Christine Labrie, responsable solidaire en éducation.
Mme Labrie est convaincue que la réalité va rattraper le ministre de l’Éducation, «comme on le voit en santé depuis la réforme Barrette».
Christine Labrie s’est montrée particulièrement inquiète de l’impact de l’abolition des commissions scolaires dans les régions du Québec, où elles agissaient comme levier du développement et de la concertation régionale.
« Après les coups de hache des libéraux dans la concertation, la CAQ fait taire une autre voix essentielle à l’autonomie régionale », a ajouté Christine Labrie.
Le premier ministre François Legault va profiter de ses rencontres à Washington pour promouvoir l’hydroélectricité québécoise auprès des dirigeants politiques américains, en plus de plaider pour que l’administration Trump revoie le Buy American Act.
« Il y a un avantage pour les deux parties de ne pas avoir recours à ce genre d’exigence », a-t-il fait savoir à propos de ces mesures protectionnistes favorisant l’achat de produits et services américains pour les projets d’infrastructure lancés aux États-Unis.