Une clinique conseille le pot médical aux moins de 21 ans pushers
Le relèvement de l’âge légal pousse les jeunes vers les de la rue
AGENCE QMI | Une clinique de cannabis médical conseille aux jeunes de 18 à 20 ans d’aller se chercher une prescription, afin de pouvoir continuer à fumer légalement un mois après le relèvement à 21 ans de l’âge légal pour acheter du pot récréatif.
« Pour éviter des problèmes, si vous avez entre 18 et 20 ans, venez [en clinique] pour avoir votre prescription médicale », écrit Hanky Vargas, président-directeur général de PharmaCann, dans un groupe Facebook rassemblant des amateurs de cannabis.
M. Vargas a défendu en entrevue son approche, n’y voyant aucun problème moral.
Pour lui, son message n’incite pas du tout les jeunes à s’inventer un problème de santé à des fins récréatives.
« On n’a pas besoin de mentir. Tout le monde a un problème de santé qui lui permet d’avoir une prescription, que ce soit un trouble du sommeil, du stress, de la fibromyalgie… », assure Hanky Vargas.
Son entreprise ne délivre pas directement d’ordonnance médicale, mais promulgue plutôt des conseils sur le cannabis thérapeutique à ses clients.
La clientèle n’a pas augmenté, même depuis la publication du fameux message, il y a deux semaines.
« Honnêtement, je n’ai pas vu un seul 18-20 ans. Après l’adoption de la nouvelle loi, les jeunes sont retournés acheter dans la rue », soutient M. Vargas.
PARENTS NAÏFS
Il n’est pas pour autant déçu. L’homme d’affaires croit que son raisonnement aura d’abord un écho chez les plus vieux.
« Les parents ne doivent pas être naïfs. Vos enfants fument. Et c’est mieux que ce soit du cannabis médical que du pot du
pusher », a ajouté celui qui roule sa bosse dans cette industrie depuis 2011.
Jean-Sébastien Fallu, spécialiste en prévention en toxicomanie, pense aussi qu’il est toujours mieux d’avoir accès à de la marijuana légale, afin de choisir les taux de substances psychoactives qui nous conviennent.
PROBLÈME D’ANXIÉTÉ RÉAPPARU
« J’ai une amie qui me rapportait qu’un de ses clients de 20 ans consommait du cannabis à la SQDC. Depuis la nouvelle loi, il continue de consommer, mais il achète n’importe quoi et ses problèmes d’anxiété sont réapparus. Contrairement à ce que le ministre Carmant dit, ce n’est pas vrai que sa loi protège les jeunes », a illustré le professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.
Jean-Sébastien Fallu n’a pas voulu se pencher sur la légalité du discours de PharmaCann.
Il croit toutefois que toute cette histoire prouve à quel point la ligne est floue entre l’usage récréatif du cannabis et une utilisation médicale.
Du côté du bureau du ministre délégué à la Santé et des Services sociaux, Lionel Carmant, on n’était pas en mesure, hier, de commenter ce cas particulier.