Des adieux déchirants à la jeune femme assassinée à Québec
Les proches de Marylène Levesque se sont recueillis une dernière fois en sa présence à Saguenay hier
SAGUENAY | C’est le coeur lourd, mais la tête remplie de souvenirs que les proches de Marylène Levesque ont fait leurs adieux, hier, à Saguenay.
Le corps de la jeune travailleuse du sexe de 22 ans, assassinée brutalement à l’Hôtel Sépia de Québec le 22 janvier, a été exposé aux proches et sympathisants de la famille, durant toute la journée.
Eustachio Gallese, 51 ans, accusé de ce meurtre, avait été condamné pour l’assassinat de sa conjointe en 2004. Il se trouvait en semi-liberté, mais bénéficiait d’une stratégie lui permettant de rencontrer des femmes pour assouvir ses besoins sexuels.
PELUCHE DÉPOSÉE
Symboliquement, six femmes, dont la mère de Marylène, l’ont transporté vers son dernier repos. Un message assumé destiné à dénoncer la violence faite aux femmes.
Le cortège s’est engouffré dans la chapelle bondée du complexe, mené par la jeune soeur de Marylène, Rose-Amély, 6 ans, et secondé par le cadet Charles-Olivier, 9 ans.
C’est là que la peluche d’enfance de Marylène a été déposée sur le cercueil, puis qu’un ultime hommage lui a été rendu.
« C’est le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre aujourd’hui. C’est très difficile pour nous à vivre, les amis et la famille, confie Ariane Garneau, une amie de Marylène. Elle nous a quittés tragiquement, mais ce qu’il reste d’elle en nous est plus que mémorable. »
Plusieurs personnes de l’entourage de la jeune femme, concentrés à panser ses blessures depuis sa mort, ont témoigné de l’amour qu’ils portaient pour cette jeune femme « aimante, charmante, passionnée, qui aimait énormément la vie et les gens », aux dires d’Ariane Garneau.
« Elle est tellement partie vite.
C’est difficile. On est jeune et ça aurait pu nous arriver aussi. Il aurait pu ramasser n’importe qui dans un bar et lui faire la même affaire », dit Claudia Boivin, une amie de la jeune victime.
« Peu importe le métier qu’une personne fait dans la vie, personne ne mérite de mourir d’une façon aussi atroce », insiste Laurie Savard, une autre amie.
JUSQU’À OTTAWA
La mort de Marylène Levesque a fait échos jusqu’à la Chambre des communes dans les derniers jours. Une motion unanime a été adoptée pour condamner la remise en liberté de l’accusé Eustachio
Gallese et sommant le Comité permanent de la sécurité publique de tenir des audiences sur le processus de libérations conditionnelles.
Ces échos se sont transportés à Chicoutimi, hier, sous la forme des députés conservateurs Pierre Paul-Hus et Richard Martel, ainsi que du sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, venus témoigner leur respect à la famille.
« L’histoire n’est pas finie. On veut avoir des réponses et on va les avoir », assure M. PaulHus, qui a instigué la motion aux Communes.
Les proches de Marylène Levesque espèrent que sa mort n’aura pas été en vain. Plusieurs ont manifesté leur désarroi quant aux conditions de semi-liberté de l’accusé, qui était autorisé à fréquenter des travailleuses du sexe.
« On veut que ça change. On aimerait qu’elle ne reste pas dans l’oubli », lance Ariane Garneau.
Le coeur n’était toutefois pas tant aux revendications, hier, qu’à se rappeler la mémoire d’une femme dans la fleur de l’âge arrachée à ses proches.