LES JO AU BOUT DES DOIGTS DE NGARLEM
La Québécoise doit confirmer son billet pour Tokyo aux prochains Jeux panaméricains
Depuis qu’elle pratique l’haltérophilie, Kristel Ngarlem rêve aux Jeux olympiques. C’est son objectif ultime. Avec son résultat de la semaine dernière à Rome, la Québécoise peut maintenant penser que ça pourrait devenir une réalité.
Lors de cette Coupe du monde, Ngarlem a remporté la médaille de bronze avec un cumulatif de 233 kg. Elle en a profité pour battre son record personnel à l’épaulé-jeté (134 kg) et pour obtenir la troisième place à l’arraché. Une bonne performance qui arrive au bon moment.
« C’est ma meilleure compétition depuis le début des qualifications olympiques », a expliqué Kristel Ngarlem lors d’une généreuse entrevue avec Le Journal de
Montréal. « Ça m’a donné beaucoup de précieux points au classement dans la catégorie des 76 kg. »
Avant son départ pour Rome, l’athlète de 24 ans était plus stressé qu’à son habitude. Tout est rentré dans l’ordre au moment de la compétition.
« J’ai réalisé qu’il me restait seulement deux compétitions dans le processus des qualifications, a-t-elle raconté. Ce n’était pas de l’anxiété de performance. Je savais que je devais livrer la marchandise.
« Lorsque tu es au début des qualifications comme moi en 2018, tu fais de ton mieux et tu te dis que tu peux te réajuster. Par contre, en 2020, tu ne peux plus penser de cette façon. C’est là qu’il faut que ça se passe. Il n’y a plus de lendemain. »
EN BONNE POSTURE
Pour la participation aux Jeux olympiques, la Fédération internationale d’haltérophilie prend les huit premières femmes au classement de chaque catégorie. Puis, elle prend l’athlète la mieux classée dans chacun des cinq continents pour former un groupe totalisant 13 compétitrices.
À l’heure actuelle, Ngarlem pointe au 17e rang mondial chez les 76 kg avec un total de 2386,6459 points. Pour le moment, c’est elle qui aurait l’une des places continentales.
Elle détient une avance de 200 points sur la Cubaine Melisa Maida Aguilera Pena (2158,5214). Un coussin intéressant, mais la Québécoise ne peut pas s’asseoir sur ses lauriers. « Tout va se jouer aux Jeux panaméricains au mois d’avril, a-t-elle précisé. C’est la plus grosse compétition. C’est la dernière, et tout le monde qui est proche sera présent.
« C’est à cette compétition que tu peux marquer le plus de points. C’est là que tout sera déterminé. Aux Panams, je vais devoir seulement livrer une bonne performance afin de m’assurer de ne pas me faire dépasser. »
Elle n’entend pas modifier sa préparation en prévision de cette compétition
importante. « Je dois surveiller une petite douleur à une épaule. Sinon, je dois bien dormir, bien m’entraîner et bien manger. »
LES YEUX SUR L’OBJECTIF
Plus que jamais, Ngarlem est consciente qu’elle peut obtenir son billet pour les Jeux de Tokyo après plusieurs années d’entraînement et de compétitions. « C’est une motivation quotidienne pour moi, a-t-elle expliqué. Je sais que je suis à quelques levées de mon objectif. Je tente de ne pas me stresser avec cela. »
Comment se manifeste la pression chez une haltérophile ?
« Lorsque la pression est plus grande, la barre “shake” plus. On dirait que tu ne fais pas bien ton mouvement alors que c’est le cas. Les sensations sont différentes.
« Pour ma part, c’est quand je me retrouve dans un coin que je performe le mieux. Si j’ai une barre de 135 kg à lever pour aller aux JO, je vais le faire. »
L’haltérophile québécoise a un dernier pas à franchir vers le rêve de sa vie. Ce n’est pas une barre d’une centaine de kilos qui va l’empêcher de l’atteindre.