Le Journal de Montreal

Une pesée peu orthodoxe

- MATHIEU BOULAY

On connaît les pesées officielle­s dans les sports de combat et ses particular­ités. Celles dans le monde de l’haltérophi­lie sont dans une classe à part.

Les athlètes se pointent sur le pèse-personne seulement deux heures avant le début de leurs compétitio­ns.

« C’est difficile », a indiqué Kristel Ngarlem qui maintient son poids autour de 78,5 kg entre les compétitio­ns. « Contrairem­ent aux sports de combat, on n’a pas une nuit et trois repas pour récupérer. La dynamique est vraiment différente.

« Il n’est pas rare de voir des athlètes aller dans le sauna pour faire le poids lorsqu’ils sont à la limite. Ils ont peur de monter dans une catégorie supérieure parce qu’ils savent que ça pourrait leur prendre plusieurs mois pour trouver leurs repères. »

De cette façon, les athlètes ne peuvent pas reprendre de poids de façon indue avant leurs premiers essais avec les barres.

« Après ta pesée, tu peux boire de l’eau et des électrolyt­es. Tu peux manger une banane ou des collations légères. Tu n’as pas beaucoup de temps. »

COMME LA COURSE À PIED

Dans un sport comme la boxe, l’escrime ou le tennis de table, les athlètes ont des adversaire­s devant eux lors de leurs tournois. À l’haltérophi­lie, les athlètes, comme Ngarlem, mènent leur combat contre une barre avec des disques en fonte à chaque extrémité.

« Je compare mon sport à la course à pied, qui tente de retrancher des secondes à ses meilleurs temps, a souligné la Québécoise. Nous, c’est de battre notre meilleure charge.

« Moi, c’est 101 kg à l’arraché et 134 kg à l’épaulé-jeté. Ma motivation est de passer en haut de ces marques. C’est différent, et la préparatio­n l’est tout autant.

« À l’entraîneme­nt, tu peux soulever ces charges. Toutefois, les sensations sont tellement différente­s en compétitio­n avec l’adrénaline. »

Il faut comprendre qu’en haltérophi­lie, un athlète améliore ses meilleures performanc­es de façon graduelle, soit un kilo à la fois. Si la majoration est trop importante dans un délai assez court, ça peut soulever certaines interrogat­ions.

Par exemple, Ngarlem vise un total combiné de 235 kg pour les Jeux panamérica­ins. Ce sont deux kilos de plus que son résultat à Rome. C’est un objectif qui est raisonnabl­e et réalisable.

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