Hausse des ventes de défibrillateurs
Ces appareils sont plus nombreux en milieu familial et on observe une hausse dans les cours de réanimation
Les ventes de défibrillateurs cardiaques ont considérablement augmenté ces dernières années, dont plusieurs sont destinés à des usages à la maison.
« On a triplé le nombre d’appareils vendus depuis 2012 », estime le président de Dallaire Médical, Mathieu Dallaire, qui se spécialise dans la vente de ce genre d’appareil.
« On en vend de plus en plus, dont plusieurs se retrouvent dans les maisons », abonde dans le même sens Denis St-Pierre, président de Formation Prévention Secours, qui vend des défibrillateurs et offre des cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR).
C’est le cas de Guillaume Thibault et Sandie Giroux qui viennent de faire une campagne de sociofinancement afin de se procurer cet appareil pour leur fils Jackson (voir autre texte) qui souffre d’une maladie cardiaque.
Les deux hommes d’affaires estiment que la population est plus sensibilisée que jamais aux problèmes cardiaques grâce à la couverture médiatique sur les maladies du coeur.
« Dès qu’une personne connue fait un accident vasculaire cérébral [AVC], on en parle dans les médias et ça aide les gens à être plus conscients », croit M. Dallaire.
FORMATION PLUS POPULAIRE
Il y a aussi les inscriptions aux cours de RCR en milieu de travail qui ont également connu une forte hausse.
« Ce n’est pas rare de voir trois ou quatre personnes dans un groupe qui suivent cette formation [pour elle-même], alors qu’il y a quelques années, ce n’était qu’une seule », constate le directeur de Secourisme RCR Québec, Jasmin Bergeron. Des cardiologues interrogés par Le Journal comprennent les inquiétudes de parents comme les Thibault-Giroux, mais ne croient pas que tous les foyers du Québec devraient se munir d’un défibrillateur cardiaque.
« Ça coûte très cher, environ 1500 $, et les chances qu’une personne fasse un arrêt cardiaque sont très faibles », tranche le chef du Département de médecine et de cardiologie de l’Institut de cardiologie de Montréal, Peter Guerra.
« Avant d’acheter cet appareil, il serait important de savoir comment réanimer quelqu’un », dit-il sans détour.
Le président de l’Association des cardiologues du Québec, Arsène Basmadjian, est du même avis.
« Il y a d’autres mesures qui sont plus importantes comme suivre une formation de RCR. Dans une société idéale, tout le monde devrait suivre ce cours », dit-il.
« Je ne vois pas ça souvent une famille qui se dote d’un défibrillateur cardiaque, mais je le vois chez certains de mes collègues », indique quant à lui le cardiologue Paul Poirier.
Les trois cardiologues rappellent que le véritable problème est le manque de défibrillateurs cardiaques dans les endroits publics.
« Il en faut beaucoup plus », conclut le Dr Poirier.