La population prête à payer pour les coûts de récupération
Les frais prévus par l’industrie pour la consigne seront minimes, selon le ministre
QUÉBEC | Les Québécois sont prêts à payer un peu plus cher pour absorber le coût de récupération des contenants de jus et autres boissons qui seront consignés, selon le ministre Benoit Charette.
La consigne élargie annoncée par le gouvernement Legault entraînera une hausse du prix des boissons en raison d’écofrais qui seront appliqués sur les produits, a révélé Le Journal.
« Tous les vox pop qui ont été faits à travers les grands médias ces derniers jours [...] laissent entendre que la population, elle est prête pour cette transformation-là », a plaidé hier le ministre de l’Environnement sur les ondes de LCN.
En plus de la consigne de 25 cents sur les bouteilles de vin et de 10 cents sur chaque bouteille d’eau ou pinte de lait, des « frais de recyclage » pourront également être imposés par l’industrie, chargée de financer et gérer le nouveau système.
Benoit Charette rappelle que le montant de la consigne sera remboursé entièrement aux citoyens qui apporteront leurs contenants aux centres de dépôt.
« Et c’est très juste, il y a certaines entreprises qui vont peut-être ajouter un cent ou deux aux contenants, donc on parle tout de même de sommes minimes pour pouvoir assurer les transformations qui sont nécessaires », a renchéri le ministre caquiste.
« TEMPORAIRE », DIT LEGAULT
Son chef, François Legault, n’aime pas qu’on utilise le terme « écofrais » pour parler des coûts de recyclage qui seront refilés aux contribuables par l’industrie.
Dans sa lecture du nouveau système de consigne élargie, plus il y aura de contenants consignés retournés et recyclés, moins les coûts de transport et manutention seront élevés pour les entreprises. Les frais de recyclage seront donc « temporaires », a assuré hier le premier ministre à l’Assemblée nationale.
« CAMPAGNE DE PEUR »
Le député péquiste Sylvain Gaudreault est d’avis que la population est ouverte à contribuer davantage pour l’environnement. L’élu de Jonquière voit d’un bon oeil l’application d’écofrais sur les produits consignés. « Je pense que c’est vers ça qu’on doit aller », a-t-il dit.
Selon la solidaire Ruba Ghazal, cette menace des entreprises de hausser le prix des produits qui seront consignés s’apparente à une « campagne de peur » pour faire fléchir le gouvernement.
La députée de Mercier souligne que l’industrie a chaudement lutté contre l’élargissement de la consigne, et perdu son pari.