Les médecins s’opposent aux pénalités de Québec
La réforme du mode de rémunération fait réagir
QUÉBEC | La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec s’oppose à la volonté de Québec d’imposer des pénalités à ses membres qui n’offriraient pas de service les soirs et week-ends.
« Je ne peux pas croire que M. Legault et le gouvernement de la CAQ voudraient appliquer des méthodes qui seraient associées à Gaétan Barrette.
Je pense que les Québécois ont jugé cette méthode-là », affirme le directeur des communications de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Jean-Pierre Dion.
La semaine dernière, le premier ministre François Legault a évoqué des sanctions pour les médecins qui ne prendraient pas en charge leurs patients dans le cadre de la réforme de la rémunération proposée par son gouvernement.
« Ce qu’on veut, c’est modifier le mode de rémunération, mais [également] s’assurer que les patients seront pris en charge et qu’il y aura des pénalités s’ils ne sont pas pris en charge sept jours sur sept », a-til déclaré en réaction à un reportage de notre Bureau parlementaire qui soulignait qu’une réforme similaire a connu de nombreux ratés en Ontario.
Tout en insistant sur l’ouverture de sa fédération face à cette réforme, Jean-Pierre Dion affirme que la déclaration du premier ministre a causé la surprise à la FMOQ. Dans le mode de paiement par « capitation » proposée par la CAQ, un médecin est rémunéré en fonction du nombre de patients inscrits auxquels il assure la prestation d’un éventail de services prédéterminés. Puisqu’il s’agit d’une masse salariale fixe, le médecin peut voir son revenu ponctionner s’il ne remplit pas certains de ses engagements, rappelle M. Dion. « Ça, c’est une chose. Mais parler de ‘‘pénalités’’, ça, c’est l’approche Gaétan Barrette », ajoute-t-il en référence à la loi 20 adoptée sous le gouvernement Couillard.
QUÉBEC ATTENDU À LA TABLE
Malgré la menace de loi spéciale brandie en novembre dernier par François Legault, les médecins de famille attendent toujours que le gouvernement accélère les négociations.
Pour le moment, les pourparlers avec le Conseil du trésor sont « intermittents », affirme M. Dion. « On était prêts à des négociations intensives, à s’asseoir avec le gouvernement. On s’entend très bien avec les gens au Trésor, mais clairement ils semblent en avoir beaucoup sur leur bureau. Nous, on est disponibles. Alors, on attend après le gouvernement pour accélérer la cadence, vu qu’on n’a pas d’opposition de principe. »