Le cas Gallese illustre les problèmes de suivi
Un élu blâme la Commission des libérations conditionnelles
QUÉBEC | Le cas du meurtrier de la travailleuse du sexe de Québec illustre sans équivoque les lacunes du système dans le suivi des délinquants en semi-liberté ou en liberté conditionnelle, affirme le député conservateur Pierre Paul-Hus.
« On a un grave problème de suivi, tranche sans hésitation l’élu du comté de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles. C’est le bordel là-dedans. On le sait depuis longtemps, mais ce dossier-là a tout fait ressortir d’un coup. »
Pierre Paul-Hus réagissait à un communiqué envoyé par le Syndicat des employée-s de la Sécurité et de la Justice (SESJ), qui affirmait avoir des « motifs raisonnables » de croire qu’Eustachio Gallese n’était pas le seul délinquant en liberté conditionnelle à avoir visité des salons de massage par le passé.
Qui plus est, le Syndicat soutenait que le Service correctionnel du Canada (SCC) avait connaissance de cette stratégie.
Cette information n’a d’ailleurs pas été réfutée par le SCC. En fin de journée hier, l’organisme s’est dit « préoccupé » par ces allégations et affirme ne pas soutenir « la sollicitation de services sexuels par les délinquants », sans toutefois préciser s’il était au courant ou non de cette pratique.
À en croire le Syndicat, la stratégie aurait été retirée en septembre 2019, après que la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) eut exprimé son inquiétude à cet effet. Or, Gallese aurait continué de fréquenter des salons de massage.
ALCOOL
Le Journal a révélé que l’accusé et sa présumée victime Marylène Levesque avaient consommé de l’alcool ensemble à au moins deux occasions, alors que cela lui était interdit.
C’est lors de la seconde rencontre que la jeune femme de 22 ans a été assassinée.
L’ex-commissaire aux libérations conditionnelles Dave Blackburn peine à comprendre comment le délinquant de 51 ans a pu jouir d’une telle liberté de mouvement.
« Il fait ce qu’il veut ce gars-là ! Il va prendre un petit verre au bar. Après ça, il va souper. Ben voyons donc ! » peste M. Blackburn.
MANQUE DE FERMETÉ
Ce dernier et M. Paul-Hus en ont contre le manque de fermeté de la CLCC, qui n’a fait que demander un « réexamen de la grille d’analyse » ayant mené à l’adoption de la stratégie, sans élaborer de véritable directive à cet effet. « Nulle part, c’est écrit : on l’interdit », expose Pierre Paul-Hus.
En entrevue avec Le Journal, la CLCC confirme n’avoir appris qu’en septembre 2019 l’existence de la « stratégie » permettant à Gallese d’assouvir ses besoins sexuels. La gestionnaire régionale refuse de confirmer qu’il était à la connaissance de l’organisation que cette stratégie incluait le recours aux salons de massage.
Le syndicat n’a pas rendu les appels du Journal.