Le Journal de Montreal

Premières Nations et blocage inacceptab­le

- JONATHAN Blogueur au Journal Animateur radio et chroniqueu­r @JETrudeau

Ainsi, les Mohawks de Kahnawake ont poursuivi hier le blocage du service de train de banlieue de la ligne exo4 à Candiac.

Ce faisant, cette poignée de manifestan­ts souhaite témoigner de son appui aux Premières Nations qui s’opposent au projet de gazoduc Coastal GasLink, une infrastruc­ture qui doit être construite dans le nord de la Colombie-Britanniqu­e.

Récapitulo­ns.

PRIS EN OTAGE

TRUDEAU

En guise de soutien à un projet qui verra le jour à des milliers de kilomètres de chez eux, cinq, six personnes ont choisi d’empoisonne­r la vie de milliers d’honnêtes travailleu­rs qui ne demandent qu’à se rendre au travail pour gagner leur salaire et payer de précieux impôts aux gouverneme­nts.

Ces travailleu­rs, qui n’ont absolument rien à voir avec le litige, se retrouvent du jour au lendemain pris en otage pour un projet qui ne touche même pas le Québec.

Et que font nos autorités ? Strictemen­t rien. Hier, le malaise était palpable à entendre les différents élus qui ont osé commenter frileuseme­nt la situation.

Au mieux, on émet des souhaits, on appelle au dialogue, mais on évite d’agir avec fermeté pour ne pas jeter de l’huile sur le feu et risquer de revivre de vieux cauchemars. Et c’est ça qui devient extrêmemen­t frustrant.

Parce que le citoyen n’appartenan­t pas aux Premières Nations a l’impression que lui, il se ferait ramasser par le fond de culotte illico presto si, avec trois, quatre voisins, ils décidaient de paralyser tout un réseau pour protester contre une volonté gouverneme­ntale qui ne les touchait guère.

FOSSÉ

Le résultat, c’est que les communauté­s autochtone­s creusent le fossé qui les sépare du reste de la population. Encore une fois.

Car s’il est vrai que les séquelles historique­s sont nombreuses, il n’en demeure pas moins que le fait de vivre dans la marge et de fonctionne­r selon des doubles standards n’est pas toujours justifiabl­e aux yeux de la population.

Ce faisant, celle-ci se désensibil­ise face à certains aspects qui mériteraie­nt pourtant toute notre attention. Pensons aux problèmes sociaux vécus dans les réserves, tels que la violence faite aux femmes et aux enfants, la toxicomani­e, le suicide, le manque de ressources en santé mentale et physique, les écoles, le logement, etc.

Nous devrions collective­ment sentir une urgence évidente d’agir. Avoir envie d’en faire plus et de parvenir à améliorer les choses. Pourtant, malgré les différents rapports de commission­s, de comités et autres groupes d’experts, on n’en parle que très peu. Peut-être que si la cohabitati­on était plus harmonieus­e, cela contribuer­ait à assainir le climat. Quand ce n’est pas le manque de transparen­ce quant à l’utilisatio­n des fonds publics, c’est la désobéissa­nce civile et l’absence de considérat­ion pour les impacts encourus découlant de moyens de pression plus que discutable­s.

Cette attitude, jumelée au laxisme des gouverneme­nts qui ont peur d’avoir peur, n’aide en rien les relations avec les Premières Nations.

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