Le Journal de Montreal

Des dépanneurs veulent livrer du tabac à domicile

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Des dépanneurs réclament de pouvoir livrer à domicile des produits à base de tabac aux consommate­urs au même titre que la Société québécoise du cannabis le fait pour le pot. Ce que la loi interdit présenteme­nt aux dépanneurs.

« Nous avons le droit de livrer de l’alcool, mais pas de cigarettes », déplore au Journal le DG de l’Associatio­n des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Yves Servais, qui demande au gouverneme­nt d’apporter des modificati­ons à la réglementa­tion.

« Parfois, les gens passent des commandes dans des dépanneurs pour du lait, du pain et de la liqueur. Lorsqu’ils nous demandent d’ajouter des cigarettes, on ne peut pas. Ils doivent se déplacer. C’est une question de service à la clientèle », indique-t-il.

L’AMDEQ, qui représente 1300 détaillant­s québécois, estime que l’ajout de ce service au cours des prochains mois pourrait notamment « faciliter » la vie des personnes à mobilité réduite.

« UNE INJUSTICE »

La direction fait également valoir comme argument que les produits de la Société québécoise du cannabis peuvent être livrés à domicile. Ce service est toutefois assuré par Postes Canada qui veille à valider l’âge des clients.

« C’est incohérent et une injustice. Nous sommes habitués à la vente de produits contrôlés avec le tabac, l’alcool et la loterie. […] Le cannabis est aussi un produit nocif pour la santé », répond M. Servais.

Ce dernier précise que certains de ses membres auraient récemment reçu des amendes en lien avec la livraison de tabac, notamment à Sept-Îles.

C’est un article de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme qui empêche la livraison de ces produits. Avant 2005, les détaillant­s avaient le droit de les livrer aux consommate­urs.

L’AMDEQ ne cache pas que cette modificati­on permettrai­t aux commerçant­s d’augmenter leur revenu. Actuelleme­nt, les produits du tabac représente­raient environ 30 % du chiffre d’affaires d’un dépanneur.

Les établissem­ents fautifs sont présenteme­nt passibles d’une amende variant entre 2500 $ et 250 000 $, lors d’une récidive.

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