Le Journal de Montreal

Quoi penser d’un amoureux qui te met sur le nez tes moindres défauts ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis en couple depuis 10 ans avec un homme que j’adore. Quand on s’est connus, il était charmant avec moi. Toujours attentionn­é, il m’aidait à descendre de la voiture, me compliment­ait sur ma tenue et ne manquait pas une occasion pour me faire des compliment­s, même sur mes rondeurs, qu’il trouvait alors adorables ! J’ai toujours eu un petit excès de poids et ça me complexait, mais avec lui, ce travers faisait quasiment mon affaire puisqu’il me rendait, selon ses dires, encore plus séduisante aux yeux de l’homme de ma vie.

Après deux ans de cohabitati­on, nous avons décidé de faire un premier enfant, puisque fonder une famille était notre objectif commun. Un an jour pour jour après la naissance de ma fille, je suis de nouveau tombée enceinte de mon garçon. Et c’est après ma deuxième grossesse que les choses entre nous ont commencé à changer.

Devant la course à obstacles que représenta­it le départ pour le travail le matin avec le soin des deux petits et le trajet pour les mener à la garderie, d’un commun accord, on a décidé que je quitterais mon emploi pour m’occuper des enfants. Ainsi on allait se simplifier la vie et s’éviter les sempiterne­lles disputes quotidienn­es.

C’est un fait qu’on a cessé de se disputer à propos des enfants puisque c’était moi qui m’en occupais en exclusivit­é. Le fait de rester à la maison habillée en mou à plein temps m’a fait perdre de vue une taille qui n’a cessé de s’épaissir, en même temps que mon conjoint cessait d’aimer mes rondeurs, et s’en moquait quotidienn­ement.

Après dix ans de vie commune, on ne baise presque plus, car il semble que son travail draine toutes ses énergies. Il passe son temps à m’appeler la grosse, pour me forcer dit-il à me reprendre en main. Cerise sur le gâteau, on ne sort quasiment plus, car, je suis un

turn off quand je m’habille pour sortir tellement je manque de goût selon lui.

Confinée à la maison avec pas d’amies pour me changer les idées et une famille qui vit à 500 km, je m’enlise dans un gouffre dont je crains de ne pouvoir jamais sortir. Certains jours, je braille toutes les larmes de mon corps. Peux-tu m’aider Louise ? Kim

J’aimerais vous insuffler le courage nécessaire pour sortir d’urgence de votre isolement afin de voir autre chose que les murs de votre maison, vos enfants, et le malappris qui vous tient lieu de conjoint. Il faut consulter votre médecin de famille pour lui raconter l’état dépressifd­ans lequel vous êtes et qu’il s’organise pour vous faire voir un psychologu­e de toute urgence. Si vous n’en avez pas, prenez rendez-vous au CLSC et voyez la travailleu­se sociale. Il faut aussi avoir une conversati­on de fond avec votre conjoint pour qu’il prenne en compte d’abord votre valeur personnell­e, puis votre état, et qu’en conséquenc­e, il modifie son comporteme­nt. Vous ne devez plus accepter d’être méprisée ainsi. Plus vous tarderez à agir sur tous ces fronts, plus terrible sera votre descente vers une dépression certaine, si elle n’est pas déjà enclenchée.

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