Le « flip » Kovalchuk
Les Kings de Los Angeles ont officiellement relâché Ilya Kovalchuk le 16 décembre dernier. Placée aux gros rebuts, la superstar en déclin devenait disponible pour toute équipe de la LNH dans le besoin.
Trois jours plus tard, je suggérais à Marc Bergevin, en éditorial lors de
JiC à TVA Sports, de faire une offre à Kovalchuk. Essentiellement, mon argumentaire tenait à ceci : saison de misère du CH (une autre), blessure à Jonathan Drouin qui tarde à guérir, Kovalchuk, joueur russe hors norme comme le public montréalais sait les apprécier, un premier but en tir sur réception qui allait faire bondir de joie le public… la belle histoire se promettait d’être le baume sur la plaie d’un autre rendez-vous éliminatoire manqué.
Je vous précise tout cela dans l’unique but d’éviter que vous ne croyiez que je tente maladivement de vous priver de votre plaisir. Ce serait aussi me priver du mien, j’insiste.
SUR LA GLACE AVEC SES FILS
Mais le hockey de la Ligue nationale est un gros business et Marc Bergevin, un notaire.
Kovalchuk est l’équivalent d’un
« flip » immobilier. Un immeuble encore adéquat disponible à un prix ridicule à la suite d’une reprise de finance et que l’on vous propose d’acheter et de revendre rapidement avec un généreux bénéfice. C’est un plan parfait. Les profits engrangés vous permettent de faire un autre investissement, celui-là basé sur le principe de la durabilité.
Voilà pour la théorie métaphorique. Dans les faits, Kovalchuk fonctionne à plein régime et se plaît au moins autant ici qu’Alexander Radulov, Andrei Markov et Alex Kovalev avant lui. Évoluant pour la première fois dans un vrai marché naturel de hockey, il rajeunit sous nos yeux.
Ses enfants l’ont rejoint avec entrain, constatant la neige abondante dont ils raffolent. La vidéo devenue virale du papa avec sa tuque qui se moque de ses deux garçons sur une glace extérieure vous a fait autant d’effet messieurs, mesdames, que les roses et le chocolat que vous projetez offrir n’en feront à votre fiancée(é) en fin de semaine, logo du Canadien en prime…
PLUS LA DESTINATION RÊVÉE
Car il ne faut pas oublier que nous sommes au coeur d’un scénario de récupération. Celui d’un gars arrivé ici pour quelques mois et qui souhaite désormais y passer quelques saisons.
J’admets que c’est difficile de résister. Montréal n’est plus la destination rêvée des vedettes de la LNH. Les jeunes joueurs espèrent NE PAS être repêchés par le Canadien. Des constats brutaux qui font mal aux nostalgiques d’une grande équipe qui hélas n’existe plus.
ON LE RAMÈNE EN JUILLET
Alors on fait quoi ? Question ridicule un 12 février après une défaite hasardeuse contre l’Arizona, privé de Shea Weber et maintenant de Phillip Danault.
On « flip » Kovalchuk si l’offre est minimalement un choix de deuxième tour. Et on le ramène pour un an le 1er juillet.
Jason Zucker a rapporté un excellent jeune espoir à la défense, un premier choix et Alex Galchenyuk au Wild du Minnesota. Et nous autres, faudrait rester sur le quai ? Avez-vous une seule idée de la valeur de Jeff Petry ? Et celle de Tomas Tatar ?
Allez-vous vous réveiller un jour les Séraphin Poudrier menacés d’extinction avec votre fer à repasser vos piastres dans les mains ?