Le Journal de Montreal

Le monde à l’envers

- – Propos recueillis par Gilles Moffet

Le Canadien n’est pas la seule équipe à connaître des problèmes, mais ce qui m’agace, c’est qu’on semble être plus frustré à Buffalo, en Arizona, à Las Vegas et en Floride qu’à Montréal. C’est le monde à l’envers.

On semble être résigné à avoir une équipe correcte qui ratera vraisembla­blement les séries éliminatoi­res pour une troisième année d’affilée et une quatrième fois en cinq ans. Jamais je n’aurais imaginé qu’on en arriverait là à Montréal.

Depuis une vingtaine d’années, on ne compte plus les plans de cinq ans, les plans de trois ans, les resets et on pardonne aux joueurs parce qu’ils travaillen­t fort et réussissen­t à donner de l’espoir aux partisans.

C’est justement le problème. Avec tous ses joueurs en santé, le Canadien demeure une équipe moyenne, mais quand les blessures s’en mêlent, ça devient plus compliqué.

On a beau nous vendre le rêve de la jeunesse, je suis déçu de ce que je vois côté relève à l’exception de Nick Suzuki.

Ryan Poehling, Jesperi Kotkaniemi et Cale Fleury sont à Laval. Cole Caufield fait très bien à l’université du Wisconsin, mais il ne m’a pas impression­né aux Championna­ts du monde dans un niveau de jeu plus relevé. Le défenseur Alexander Romanov semble être prometteur.

Oui, le Canadien a quelques bons jeunes, mais y a-t-il une grande star dans le groupe ? On nous disait en début de saison que le Canadien avait une des meilleures banques d’espoirs dans la LNH, mais j’en doute.

Le propriétai­re, Geoff Molson, semble être content, le directeur général, Marc Bergevin, semble confiant, on croit toujours à l’oeil de Trevor Timmins comme directeur du recrutemen­t, et Claude Julien est toujours en poste après deux séries de huit revers d’affilée.

On a congédié Gerard Gallant comme entraîneur à Vegas après une série de quatre défaites et plusieurs têtes ont roulé ailleurs dans la ligue.

Les postes de directeur général de John Chayka (Coyotes) et de Dale Tallon (Panthers) sont en jeu.

QUI EST RESPONSABL­E ?

Ailleurs, on demande des résultats, mais à Montréal, tout baigne, semble-t-il.

Il faudrait pourtant que quelqu’un soit tenu de rendre des comptes et ça me renverse que Geoff Molson, propriétai­re d’une des plus riches équipes, accepte bon an mal an que sa formation soit huit millions sous le plafond salarial. C’est insensé et inacceptab­le pour le Canadien de Montréal.

Trevor Timmins a raté la cible trop souvent avec ses choix de première ronde. Il n’a pas eu la chance de repêcher des Sidney Crosby, Auston

Matthews ou Connor McDavid, mais le Canadien pourrait avoir plus de profondeur avec de meilleures sélections, dont quelques Québécois échappés.

Claude Julien n’est pas parfait, mais il fait un bon travail avec ce qu’il a sous la main et je ne demande pas sa tête, loin de là. Il rend son équipe meilleure qu’elle ne l’est.

Marc Bergevin a un bon oeil pour ses transactio­ns, mais c’est quoi son plan ? Il doit améliorer son équipe et surtout, l’amener à un autre niveau, mais comment ?

PAS DE VENTE DE FEU

Marc Bergevin est au pied du mur et doit penser au présent

Je ne crois pas à une vente de feu et c’est difficile de brûler les étapes, mais en attendant que les jeunes se développen­t, Bergevin n’a pas d’autre choix que de miser sur Ilya Kovalchuk. Il a 36 ans, mais on s’en fout. Il est présenteme­nt l’un de ses trois meilleurs joueurs de l’équipe, il est immensémen­t respecté et il se plaît à Montréal, alors pourquoi l’échanger ?

Bergevin est au pied du mur et il doit penser au présent. Tomas Tatar et Max Domi sont ses meilleurs appâts.

Bergevin n’a pas les mêmes privilèges que Sam Pollock avait jadis, mais je vous avoue que la photo de Guy Lafleur en compagnie d’Alexis Lafrenière dans Le Journal hier m’a fait rêver.

Quel coup de chance ce serait de mettre la main sur une grande vedette du Québec !

Non, ce n’est plus comme dans le bon vieux temps, mais j’aimerais juste qu’on s’en rapproche.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Depuis l’époque de Bob Gainey, on ne compte plus les plans de cinq ans, de trois ans, et les resets.
PHOTO D’ARCHIVES Depuis l’époque de Bob Gainey, on ne compte plus les plans de cinq ans, de trois ans, et les resets.

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