Le Journal de Montreal

La KHL pour Alex Galchenyuk ?

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Rien ne va plus pour Alex Galchenyuk. Il vient d’être échangé pour la troisième fois en moins de 20 mois. Il en est à sa quatrième équipe en trois saisons. Il est passé du Canadien aux Coyotes de l’Arizona, des Coyotes aux Penguins de Pittsburgh et le voilà avec le Wild du Minnesota.

Ça fait beaucoup de changement­s pour un joueur que certains considérai­ent comme le joueur le plus talentueux de la cuvée 2012 du repêchage de la Ligue nationale.

Galchenyuk n’avait que très peu joué cette saison-là en raison d’une blessure à un genou. Il n’avait disputé en fait que deux matchs en saison régulière et six rencontres éliminatoi­res avec le Sting de Sarnia, de la Ligue de l’Ontario, qui comptait dans ses rangs Nail Yakupov.

Celui-ci allait pour sa part devenir le choix numéro un du repêchage.

BELLE PROGRESSIO­N

Le Canadien misait beaucoup sur Galchenyuk. Au retour du dernier lockout dans la LNH, en 2013, le Tricolore l’avait rappelé de Sarnia. Ce faisant, il était devenu le premier joueur de 18 ans depuis Petr Svoboda, près de 20 ans auparavant, à passer une saison entière à Montréal.

Sa production offensive a augmenté annuelleme­nt à ses quatre premières saisons avec le Canadien. On se demandait s’il était un ailier ou un centre. Il se voyait à cette dernière position. Le temps a démontré que la position d’ailier lui convenait davantage.

Mais c’est le genre de chose qui fait partie du hockey.

PÈRE ENVAHISSAN­T

C’était à l’extérieur de la patinoire que c’était plus compliqué pour Galchenyuk. Son père prenait beaucoup de place dans sa vie.

Lorsque son premier contrat a pris fin avec le Canadien, son paternel a appelé son agent Igor Larionov au milieu de la nuit pour lui demander de négocier une entente semblable à celle consentie à Ryan Nugent-Hopkins par les Oilers d’Edmonton. Âgé alors de 21 ans, le premier choix au repêchage de 2011 venait d’obtenir un contrat d’une valeur de 42 millions et d’une durée de sept ans.

Parmi ses arguments, M. Galchenyuk faisait valoir que les Oilers avaient raté les séries lors des trois premières saisons de Nugent-Hopkins avec l’équipe. Quant à son fils, il avait pris part à six rondes pour la même période avec le Canadien.

Les négociatio­ns n’ont pas duré longtemps entre Marc Bergevin et Larionov. L’ancien joueur de centre du célèbre trio russe KLM s’est dissocié de Galchenyuk.

QUESTION D’ATTITUDE

Patrice Brisson lui a succédé à titre d’agent du jeune joueur. Galchenyuk a finalement accepté un contrat de transition d’une valeur globale de

5,6 millions pour deux ans. Il a ensuite signé une entente de trois ans d’une valeur de 14,7 millions qui se terminera à la fin de la saison.

Il a bien récolté 51 points à sa dernière campagne à Montréal, mais l’organisati­on ne voulait plus de lui.

Il a fait partie de la purge qui visait à changer l’atmosphère dans le vestiaire après la désastreus­e saison 2017-2018.

Depuis, Galchenyuk change d’uniforme comme il change de chemise. C’est dommage, car il semblait voué à une belle carrière à ses premières saisons avec le Canadien.

PAS LE SEUL DE SA CLASSE

Ironie du sort, il n’est pas le seul parmi les premiers joueurs repêchés en 2012 dont la carrière bat de l’aile. Yakupov a disputé 350 matchs dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton, les Blues de

St. Louis et l’Avalanche du Colorado.

Depuis deux ans, il évolue avec le SKA de Saint-Pétersbour­g, de la KHL, et il ne casse rien non plus là-bas.

Ryan Murray, deuxième choix de 2012, est un défenseur comme on en voit partout. Griffin Reinhart (lui aussi un défenseur), qui fut repêché quatrième, n’a pris part qu’à 37 matchs avec les Islanders de New York et les Oilers. Il poursuit lui aussi sa carrière dans la KHL avec les Red Stars de Kunlun.

Même chose pour Mikhail Grigorenko, qu’on a bien connu avec les Remparts de Québec. Repêché 12e par les Sabres de Buffalo, il a livré 217 matchs dans la LNH avec les Sabres et l’Avalanche avant de rentrer en Russie. Il en est à sa troisième saison avec le CKSA de Moscou.

Dans le cas de Galchenyuk, une bonne fin de saison au Minnesota ne lui procurera pas un contrat semblable à celui qu’il avait paraphé avec le Canadien il y a trois ans. La réalité risque de le frapper durement.

La KHL pourrait être sa prochaine option.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Après un début de carrière respectabl­e avec le Canadien, Alex Galchenyuk a vu sa production fondre comme neige au soleil.

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