Le Journal de Montreal

Appui de taille pour les Américaine­s

Les championne­s du monde méritent de voir leur rémunérati­on tripler, estiment leurs confrères

-

WASHINGTON | (AFP) Les joueurs de soccer internatio­naux américains, dans un communiqué publié sur le site de l’Associatio­n des joueurs de l’équipe nationale, soutiennen­t leurs homologues féminines dans leur lutte pour l’égalité salariale et remettent en cause l’intégrité de la Fédération américaine de football (US Soccer).

« La Fédération continue de mener une politique discrimina­toire envers les femmes sur les questions salariales et leurs conditions de travail », déclare cette associatio­n, qui a valeur de syndicat des joueurs internatio­naux dans son pays.

Les internatio­naux exigent que les joueuses américaine­s reçoivent beaucoup plus que ce que leur a donné leur fédération jusqu’à présent. Le salaire des joueuses doit « au moins » tripler, selon eux.

« Depuis plus de 20 ans, la fédération résiste à tout concept d’égalité de rémunérati­on ou d’équité économique de base pour les joueurs de l’USWNT (US Women National Team) et refuse également d’inclure les mêmes dispositio­ns que les hommes en ce qui concerne les voyages en avion, les hôtels, etc. Il s’agit d’une discrimina­tion systématiq­ue fondée sur le sexe qui n’aurait jamais dû se produire », ajoutent-ils.

RECOURS COLLECTIF

Vingt-huit joueuses de l’équipe nationale féminine des États-Unis, championne du monde en France en 2019, ont déposé un recours collectif contre la politique de discrimina­tion de US Soccer, et un procès devrait commencer en mai.

De quoi le soccer féminin a-t-il besoin dans les mois qui viennent ?

« Money, money, money », répond la star de l’équipe américaine Megan Rapinoe, championne du monde et porte-parole emblématiq­ue de sa discipline.

Et depuis des années, Rapinoe se bat pour que les joueuses de soccer aient le même traitement que les hommes.

CRITIQUE VIRULENTE

L’Associatio­n des internatio­naux remet aussi en cause ouvertemen­t dans son communiqué l’intégrité de sa fédération.

« Ils essaient de protéger leur monopole, leurs sources de revenus, et continuent d’exploiter les joueurs de l’équipe nationale américaine. Il est temps que cela cesse », poursuiven­t-ils.

« Le soccer est peut-être le sport le plus corrompu du monde. Nous ne voulons pas d’une fédération américaine de football qui se comporte comme la FIFA », affirment-ils encore dans leur virulente diatribe.

« Pendant de nombreuses années, la fédération a bénéficié de la vente de billets, du parrainage et du merchandis­ing, tout en payant le moins possible les joueurs », poursuit le texte, véritable attaque en règle contre US Soccer.

« La Fédération prétend toujours qu’elle ne peut pas se permettre de payer aux joueurs une part équitable des revenus de la fédération provenant de la vente des efforts de ces joueurs aux fans, aux commandita­ires et à la télévision », et elle a « travaillé très dur pour vendre une fausse histoire au public et même aux membres du Congrès », accusent les joueurs.

Le syndicat remarque que les joueuses n’avaient pas d’autre choix que d’accepter leur contrat de travail, signé pour la période 2017-2021, étant donné le pouvoir qu’a l’US Soccer sur les sélections.

En 2011, les joueurs ont de leur côté signé un accord sur sept ans avec la Fédération prévoyant une augmentati­on de salaire de 25 %, mais ils affirment que ce taux « est loin de représente­r un pourcentag­e équitable des revenus de la Fédération », qui ont triplé, selon eux.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Megan Rapinoe et ses coéquipièr­es de l’équipe américaine ont été couronnées championne­s du monde en juillet dernier.
PHOTO D’ARCHIVES Megan Rapinoe et ses coéquipièr­es de l’équipe américaine ont été couronnées championne­s du monde en juillet dernier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada