Le Journal de Montreal

Trudeau s’en lave les mains

- GUILLAUME ST-PIERRE

Justin Trudeau aime dire qu’aucune relation n’est plus importante pour lui que celle qu’il entretient avec les communauté­s autochtone­s. On peut en douter en examinant sa réponse à la crise actuelle.

Cela fait maintenant neuf jours que des manifestan­ts bloquent aux quatre coins du pays des chemins de fer, des routes, des édifices.

Quelle a été la réponse immédiate du premier ministre ?

Il a rejeté sur les provinces la responsabi­lité de libérer les voies de passages. Belle preuve de leadership… François Legault n’a évidemment pas apprécié.

MANQUE DE COURAGE

On comprend le premier ministre Trudeau d’avoir voulu s’en laver les mains.

Nous sommes en face d’une crise complexe et potentiell­ement explosive.

Une crise dont M. Trudeau tarde à prendre la mesure, lui qui s’est fait le grand chantre de la réconcilia­tion avec les peuples autochtone­s.

L’opposition a réclamé cette semaine que le premier ministre coupe court à sa mission en Afrique qui a pour objectif de promouvoir la candidatur­e du Canada au Conseil de sécurité de l’ONU.

Ceux qui lui pardonnero­nt d’être resté là-bas ne seront peut-être pas aussi indulgents si le premier ministre choisit de se rendre à la Barbade lundi et mardi, où il doit poursuivre sa campagne onusienne.

Surtout que la plupart des observateu­rs donnent peu de chance à la candidatur­e canadienne.

RESPONSABI­LITÉ

M. Trudeau se fait plus discret depuis un certain temps, se protégeant derrière une équipe de ministres maintenant plus expériment­és.

Il n’en demeure pas moins que le premier ministre a fait de la réconcilia­tion un enjeu personnel.

Cette crise représente un important test pour lui.

En sacralisan­t le combat tout à fait légitime des autochtone­s, Justin Trudeau a offert à ces communauté­s un pouvoir énorme qui semble paralyser son gouverneme­nt.

La responsabi­lité de dénouer l’impasse revient personnell­ement au premier ministre.

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