Le Journal de Montreal

Guy Nantel ne rit plus

Il veut officielle­ment devenir le chef du Parti québécois

- DOMINIQUE SCALI – Avec Patrick Bellerose, Bureau parlementa­ire

L’humoriste Guy Nantel a défendu le sérieux de sa candidatur­e en annonçant, hier, qu’il se lançait bel et bien dans la course à la direction du Parti québécois, après des mois de suspense.

« Je ne vois pas pourquoi les humoristes auraient une espèce de marche supplément­aire à monter » pour être pris au sérieux comme politicien­s, a déclaré M. Nantel.

Vêtu d’un veston bleu royal, l’artiste s’est rendu au bureau du Parti québécois (PQ) à Montréal afin de signer sa carte de membre et remplir son bulletin de candidatur­e.

L’homme connu pour ses vox pop a indiqué qu’il allait mettre sa carrière artistique en veilleuse advenant qu’il soit élu chef de la formation souveraini­ste.

Athlètes, médecins, animateurs, et même professeur de théâtre dans le cas de Justin Trudeau : des gens provenant d’une panoplie de métiers sont devenus politicien­s sans que personne lève le sourcil, a rappelé M. Nantel en point de presse.

HUMOUR SOCIAL ET POLITIQUE

« Je ne suis pas un néophyte dans la mesure où ça fait 32 ans que je fais de l’humour social et politique. »

D’ailleurs, « ce sont des métiers différents [humoriste et politicien], mais en bout de ligne, c’est le même ouvrage, si on veut, a-t-il poursuivi. C’est-à-dire celui de faire avancer la réflexion, le débat et de pointer les incongruit­és. Je l’ai fait longtemps comme humoriste, là je le fais d’une autre manière. »

Il considère comme un avantage le fait de ne pas être un politicien « convention­nel ».

« Je suis la personne publique au Québec qui a, bien plus que le PQ [et] le Bloc québécois, poussé le concept de souveraine­té dans des années où ce n’était vraiment pas populaire », a affirmé M. Nantel sur les ondes de QUB radio, hier.

Il a ensuite nuancé ses propos, admettant que le grand patron de Québecor, Pierre Karl Péladeau, en avait fait tout autant lors de son passage au PQ.

M. Nantel dit notamment vouloir « décomplexe­r » le parti et le mouvement.

« Beaucoup de gens me disent sur la rue [...] : “Je suis souveraini­ste, mais je le dis pas trop fort.” Ça, je ne le comprends pas. »

DES FAUTES

En plus de son intention d’organiser un référendum sur l’indépendan­ce du Québec dans un premier mandat, l’humoriste de 51 ans a répété l’importance qu’il accordait aux enjeux de laïcité et de recul du français.

Ironiqueme­nt, il a dû expliquer pourquoi le communiqué transmis aux médias, hier, contenait des erreurs, notamment une faute de frappe et l’absence de majuscules à « Québécois ».

« Les québécois [sic] doivent retrouver confiance », pouvait-on lire dans le texte transmis par « L’Équipe Guy Nantal [sic]. »

Sur les ondes deQUB radio, il a indique qué son équipe ne comprend que trois personnes pour l’instant.

«Ence moment, t’as pas idée àquelpoint les affaires roulent […]. C’est toute une machine, la politique.

«Jeviensave­c beaucoup d’humiJe lité. vous assure que j’ai beaucoup de choses à apprendre encore en politique », a d’ailleurs mentionné M.Nantel.

 ?? PHOTO BEN PELOSSE ?? L’humoriste Guy Nantel s’est officielle­ment lancé dans la course à la chefferie du Parti québécois, hier, à Montréal.
PHOTO BEN PELOSSE L’humoriste Guy Nantel s’est officielle­ment lancé dans la course à la chefferie du Parti québécois, hier, à Montréal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada