Guy Nantel ne rit plus
Il veut officiellement devenir le chef du Parti québécois
L’humoriste Guy Nantel a défendu le sérieux de sa candidature en annonçant, hier, qu’il se lançait bel et bien dans la course à la direction du Parti québécois, après des mois de suspense.
« Je ne vois pas pourquoi les humoristes auraient une espèce de marche supplémentaire à monter » pour être pris au sérieux comme politiciens, a déclaré M. Nantel.
Vêtu d’un veston bleu royal, l’artiste s’est rendu au bureau du Parti québécois (PQ) à Montréal afin de signer sa carte de membre et remplir son bulletin de candidature.
L’homme connu pour ses vox pop a indiqué qu’il allait mettre sa carrière artistique en veilleuse advenant qu’il soit élu chef de la formation souverainiste.
Athlètes, médecins, animateurs, et même professeur de théâtre dans le cas de Justin Trudeau : des gens provenant d’une panoplie de métiers sont devenus politiciens sans que personne lève le sourcil, a rappelé M. Nantel en point de presse.
HUMOUR SOCIAL ET POLITIQUE
« Je ne suis pas un néophyte dans la mesure où ça fait 32 ans que je fais de l’humour social et politique. »
D’ailleurs, « ce sont des métiers différents [humoriste et politicien], mais en bout de ligne, c’est le même ouvrage, si on veut, a-t-il poursuivi. C’est-à-dire celui de faire avancer la réflexion, le débat et de pointer les incongruités. Je l’ai fait longtemps comme humoriste, là je le fais d’une autre manière. »
Il considère comme un avantage le fait de ne pas être un politicien « conventionnel ».
« Je suis la personne publique au Québec qui a, bien plus que le PQ [et] le Bloc québécois, poussé le concept de souveraineté dans des années où ce n’était vraiment pas populaire », a affirmé M. Nantel sur les ondes de QUB radio, hier.
Il a ensuite nuancé ses propos, admettant que le grand patron de Québecor, Pierre Karl Péladeau, en avait fait tout autant lors de son passage au PQ.
M. Nantel dit notamment vouloir « décomplexer » le parti et le mouvement.
« Beaucoup de gens me disent sur la rue [...] : “Je suis souverainiste, mais je le dis pas trop fort.” Ça, je ne le comprends pas. »
DES FAUTES
En plus de son intention d’organiser un référendum sur l’indépendance du Québec dans un premier mandat, l’humoriste de 51 ans a répété l’importance qu’il accordait aux enjeux de laïcité et de recul du français.
Ironiquement, il a dû expliquer pourquoi le communiqué transmis aux médias, hier, contenait des erreurs, notamment une faute de frappe et l’absence de majuscules à « Québécois ».
« Les québécois [sic] doivent retrouver confiance », pouvait-on lire dans le texte transmis par « L’Équipe Guy Nantal [sic]. »
Sur les ondes deQUB radio, il a indique qué son équipe ne comprend que trois personnes pour l’instant.
«Ence moment, t’as pas idée àquelpoint les affaires roulent […]. C’est toute une machine, la politique.
«Jeviensavec beaucoup d’humiJe lité. vous assure que j’ai beaucoup de choses à apprendre encore en politique », a d’ailleurs mentionné M.Nantel.