Des dizaines de passagers restent pris à Montréal
Le transporteur VIA Rail a suspendu hier toutes ses liaisons
Une centaine de passagers de VIA Rail se sont buté le nez contre des portes de train fermées, hier soir, à la gare Centrale de Montréal, après que la suspension des liaisons du transporteur ait créé la confusion.
« Il y avait une énorme file de gens devant le kiosque quand je suis arrivée à la gare Centrale. Je ne comprenais pas ce qui se passait », s’est exclamée hier soir Angie Stockley, assise sur un banc, avec de nombreux bagages aux bras.
La femme de 47 ans était en voyage d’affaires ici depuis mardi.
Face à l’annulation de son train de retour vers Ottawa, elle a dû se résilier à demeurer au moins une nuit de plus dans la métropole québécoise, afin d’éviter de prendre l’autobus.
Tout comme Mme Stockley, des dizaines de clients confus de VIA Rail ont été aperçus par
Le Journal en soirée.
Pour la plupart, ils devaient se rendre à Québec ou à Ottawa.
SOLUTION DE RECHANGE
Cellulaire à l’oreille, ceux-ci étaient en train de chercher une solution de rechange à l’annulation massive de liaisons annoncée quelques heures plus tôt, en raison des blocus autochtones.
« C’est un peu tannant, car sur internet, ça disait que tout était beau, a déploré Liane Chenard, qui devait aussi se rendre à Ottawa. Je vais dormir chez des amis et prendre le bus. »
Elle était néanmoins bien au fait de ce qui causait son contretemps.
« Ça va mettre de la pression [sur le gouvernement Trudeau].
Mais de là à dire qu’on ferme tout le réseau, c’est un peu [exagéré] », a-t-elle laissé tomber à demi-mot.
COMPRÉHENSION
Un peu plus loin, une femme et deux adolescents munis d’oreillers savaient qu’ils allaient se coucher tard.
« On vient de Drummondville. Quand on est embarqués dans le train, on nous a dit qu’on allait être bloqués à Montréal », a raconté Mélodie Maurice, 47 ans.
Cette dernière s’est empressée d’alerter son conjoint, que la petite famille allait rejoindre à Ottawa pour la fin de semaine. Le trio attendait patiemment, sans s’alarmer de la situation.
« C’est plate pour nous, mais je comprends pourquoi ils font ça », a affirmé Louis Hamelin, 13 ans, à propos des manifestants autochtones au sujet d’un gazoduc.