Le Journal de Montreal

English Montréal veut finalement l’aide d’Ottawa

- GENEVIÈVE LAJOIE

QUÉBEC | Le ministre Jean-François Roberge oppose une fin de non-recevoir à la Commission scolaire English Montréal (CSEM), qui demande la permission de se servir de fonds fédéraux pour contester la Loi sur la laïcité de l’État.

English Montréal a réussi à obtenir 125 000 $ d’un programme fédéral pour attaquer devant les tribunaux la loi 21 qui interdit aux employés de l’État en position d’autorité et aux enseignant­s d’arborer un signe religieux.

Devant le tollé suscité par cette décision, la Commission scolaire avait annoncé, le 6 février, qu’elle renonçait à la cagnotte fédérale.

Changement de cap cette semaine. English Montréal a fait une demande en bonne et due forme au gouverneme­nt Legault pour pouvoir toucher l’argent provenant du Programme fédéral de contestati­on judiciaire.

« Tout ce que la CSEM souhaite, c’est d’être autorisée à se prévaloir de toutes les sources de financemen­t à la dispositio­n de tous les groupes minoritair­es afin que ses contestati­ons constituti­onnelles puissent être entendues et jugées devant un tribunal québécois », a fait valoir, hier, la CSEM, par communiqué.

NON !

Mis au courant de cette demande, le ministre de l’Éducation a aussitôt refusé que la Commission scolaire puisse utiliser l’argent du fédéral. « Ce sera non », a répondu M. Roberge sur son fil Twitter.

« Il serait tout simplement saugrenu d’autoriser que des fonds fédéraux soient utilisés pour contester les lois dûment votées par les élus de l’Assemblée nationale du Québec », a précisé son cabinet.

Son personnel n’a pas manqué de rappeler que la CSEM a déjà « gaspillé » plus de 370 000 $ d’argent des contribuab­les québécois pour s’attaquer à la loi 21. « Autant d’argent qui aurait dû aller dans les services aux élèves. C’est honteux », a-t-on insisté.

Rappelons que ce sujet a provoqué des tirailleme­nts entre François Legault et Justin Trudeau.

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