Une meurtrière restera avec les hommes
Le risque d’évasion de la trans est trop élevé
Une meurtrière trans spécialiste de l’évasion a échoué dans sa tentative d’être transférée dans un pénitencier pour femmes, où la surveillance est moins accrue.
« Les établissements pour femmes au Canada ne permettent pas actuellement d’accueillir des détenues avec un risque aussi élevé d’évasion », a expliqué le juge Jean-François Buffoni en déboutant Jamie Boulachanis, cette semaine, au palais de justice de Montréal.
La femme trans de 46 ans a été condamnée à la prison à vie pour un meurtre commis à Rigaud en 1997. À l’époque, elle s’appelait John, mais une fois condamnée, elle a eu un traitement hormonal pour devenir une femme.
Or, être une femme au pénitencier n’est pas facile, s’était plaint Boulachanis.
« Je me fais pogner la poitrine, j’ai eu des claques sur les fesses, ça arrive que des hommes passent quand je prends [ma] douche... C’est stressant, humiliant », avait-elle témoigné à la cour le mois dernier, en demandant d’être transférée dans un autre pénitencier.
COMME HOUDINI
Les services correctionnels s’opposaient toutefois à cette demande, considérant un risque élevé d’évasion.
C’est qu’après avoir commis son meurtre, Boulachanis a fui le pays pendant 13 ans. Et une fois arrêtée, elle avait réussi à s’évader d’un fourgon blindé, si bien qu’un agent avait comparé Boulachanis au magicien Houdini.
Puis, en 2015, des agents avaient trouvé dans sa cellule une panoplie d’équipement artisanal pouvant servir à planifier une évasion.
« Le service correctionnel offre un milieu de vie sécuritaire à la requérante, il a mis en place plusieurs mesures pour améliorer le quotidien de la requérante, il offre des accommodements », a expliqué le juge en rappelant que « la prison est un milieu difficile pour tous ».
Si Boulachanis souhaite porter cette décision en appel, elle a 30 jours pour le faire.