Du grand bonheur depuis 52 ans
QUÉBEC | Jacques Parent était cocher dans le Vieux-Québec lorsqu’il est tombé amoureux de Jean, une touriste américaine de Minneapolis. Leur complicité est toujours palpable, 52 ans plus tard, et a vu naître quatre enfants et 11 petits-enfants.
Qui prend mari prend pays, dit l’adage. Jean Sausen a adopté le Québec et a appris le français après s’être mariée à un Frenchman.
C’est par l’intermédiaire d’un autre cocher que M. Parent a fait sa rencontre en août 1965. Jean accompagnait une amie venue spécialement pour demander un miracle à la bonne sainte Anne.
SÉDUITE PAR SON ACCENT
« Je le trouvais tellement à mon goût. Après trois soirs, je lui ai dit que je l’aimais », relate Jean, 76 ans, qui a d’abord été séduite par son accent.
« Le dernier soir, avant de repartir, je lui ai laissé mes coordonnées, mais je n’ai pas pris les siennes, car je voulais qu’il se sente libre de m’écrire », a-t-elle poursuivi.
Une semaine plus tard, la première lettre est arrivée à Minneapolis.
« On avait les mêmes goûts et les mêmes intérêts », indique Jacques, 74 ans, un retraité de l’Université Laval.
Les tourtereaux ont correspondu pendant plusieurs mois et se sont visités pour apprendre à mieux se connaître.
Finalement, Jacques a obtenu la bénédiction de son beau-père. Le couple s’est marié au Minnesota, en 1967, avant de revenir à Québec.
« Je ne regrette rien. Je me sens bénie de Dieu », dit-elle.
Les 52 dernières années sont vite passées pour ce couple de gens actifs qui habitent maintenant dans une résidence pour aînés.
« Se fier au hasard, c’est ce que je retiens », assure Jacques.
« On décide d’aimer quelqu’un, mais parfois, c’est pour les mauvaises raisons. Il s’agit d’aimer pour les bonnes raisons », a-t-il affirmé.