Mandela était le plus grand, dit Mulroney
L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney, qui a joué un rôle important dans la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, se souvient du début de son amitié avec Nelson Mandela, 30 ans plus tard.
Le 11 février 1990, après 27 ans passés en prison pour s’être opposé aux lois de l’apartheid, M. Mandela a été libéré. Il est ensuite devenu le premier président noir de l’Afrique du Sud.
Le lendemain de sa libération, il a téléphoné à M. Mulroney, qui croyait être victime d’une mauvaise blague d’un de ses amis.
« J’étais à la résidence du premier ministre à Ottawa, au 24 Sussex, et le standardiste appelle pour me dire qu’il y a Nelson Mandela qui veut me parler. Moi, j’ai dit : “Voyons donc, c’est mes amis de Baie-Comeau, ils sont rendus à la taverne, ils sont bien paquetés” », a-t-il raconté au micro de Politiquement
incorrect, à QUB radio, hier. Quelques mois plus tard, M. Mandela et sa femme Winnie ont effectué une première visite officielle au Canada, accueillis par M. Mulroney. Les deux politiciens sont demeurés en très bons termes.
« J’ai pu continuer mon amitié avec Mandela en passant des journées avec lui en Afrique du Sud et il était merveilleux à la retraite, comme il l’était au pouvoir », a mentionné M. Mulroney.
DUR COMBAT
« De tous les gens que j’ai connus, [l’ex-président américain Ronald] Reagan, [l’ancienne première ministre du RoyaumeUni Margaret] Thatcher, [l’ex-président français François] Mitterrand, avec qui j’ai travaillé, les grands de ce monde, le plus grand, c’était Nelson Mandela », a fait savoir l’ex-chef progressiste-conservateur.
Sous sa gouverne, le Canada a été le premier pays du Commonwealth à imposer des sanctions économiques à l’Afrique du Sud afin de faire pression pour relâcher M. Mandela, notamment.
« Pendant presque 25 ans, le gouvernement canadien n’a presque pas levé un doigt pour aider Mandela, alors quand je suis arrivé, j’ai mis ça en priorité », a dit M. Mulroney, qui a mené sa cause jusqu’aux Nations unies. Il a eu de bonnes discussions avec notamment Mme Thatcher et M. Reagan, rébarbatifs à l’idée d’aider M. Mandela, qui « était en train de mourir dans la prison ».