Des élèves déplorent le gaspillage de viande
Ils sont tannés de trouver des carcasses d’orignaux
TROIS-RIVIÈRES | Des élèves de l’école secondaire de la réserve autochtone de Wemotaci en Haute-Mauricie en ont assez de trouver des carcasses d’orignaux à l’automne et veulent sensibiliser la population au gaspillage alimentaire et au braconnage.
Treize d’entre eux ont signé une lettre ouverte cette semaine pour dénoncer le traitement que certains chasseurs réservent à cette bête, qui est spirituelle dans leur culture.
« Le gaspillage pour nous est un manque de respect envers l’animal et surtout envers la nature », y indiquent-ils.
Il faut savoir que dans la culture atikamekw, l’ensemble de l’orignal est récupéré, jusqu’au cerveau, à la peau, au museau et aux sabots.
Les élèves rapportent non seulement trouver des restes d’orignaux qui auraient pu être consommés, mais que deux bêtes, dont seulement la tête avait été coupée par des braconniers, ont été trouvées au dépotoir du coin.
« Un orignal peut nourrir plusieurs familles. Pourquoi [les braconniers] ne sont pas venus nous l’offrir à nous ? » déplore Mahilda Vollant, 16 ans.
Le personnel de l’école Nikanik appuie les élèves dans leur sortie publique.
« Le gaspillage d’orignal, tout le monde l’observe », mentionne le directeur Pascal Sasseville Quoquochi.
UN FESTIVAL SE DÉFEND
Le vice-président du Festival de la chasse de La Tuque, Philippe Sergerie, assure que l’événement qui se tient à l’automne n’a aucun lien avec le braconnage, même si certains élèves ont cru que c’était le cas.
Il tient à les rassurer. Chaque animal doit être enregistré en bonne et due forme pour être inscrit aux concours de panaches, et une bête ne peut pas être enregistrée si les épaules et les fesses ne sont pas avec la tête.
« Notre processus pour participer est vraiment rigoureux. Ça prend les certificats d’enregistrement, ça prend les permis des deux chasseurs. C’est vraiment rodé au quart de tour », explique M. Sergerie.
Il raconte que certains chasseurs débitent eux-mêmes les animaux, et qu’ils peuvent parfois aller reporter les viscères, les os et la peau dans le bois pour les autres animaux, puisqu’ils ne les consomment pas.
« Ils sont peut-être tombés sur ça », dit-il.