Le nombre d’étudiants avec des besoins particuliers explose
QUÉBEC | Le nombre d’étudiants à besoins particuliers a explosé dans les cégeps publics de la province : depuis dix ans, l’augmentation est de près de 1300 %. Et ce portrait ne représente que « la pointe de l’iceberg », selon un expert.
Dans le jargon collégial, on parle d’étudiants « en situation de handicap » : ils ont un déficit d’attention, des troubles d’apprentissage, des problèmes de santé mentale ou un handicap physique.
En 2007, on en comptait 1300, un nombre qui est passé à près de 18 000 en 2017. Ces jeunes représentent 11 % de tous les cégépiens, une proportion qui varie d’un établissement à l’autre.
TOUT UN DÉFI
Cette augmentation repose sur une « bonne nouvelle », souligne-t-on à la Fédération des cégeps : ces jeunes sont plus nombreux à terminer leurs études secondaires et, par conséquent, à franchir les portes des cégeps.
Mais ils représentent aussi tout un défi pour les établissements, qui peinent à leur offrir des services puisque le financement est loin d’avoir suivi la même cadence.
« Les besoins sont immenses et on n’a pas les ressources nécessaires pour y faire face », affirme Yves de Repentigny, vice-président à la Fédération nationale des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente 85 % des professeurs de cégep.
Ce portrait chiffré est par ailleurs incomplet puisque plusieurs étudiants qui avaient un plan d’intervention au secondaire ne réclament pas de mesures d’aide rendus au cégep, souligne Simon Larose, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.
« Les collèges font un travail admirable pour offrir des services d’aide, mais on se demande à quel point l’adéquation entre les services et les besoins des étudiants est efficace. On n’a pas encore de réponse », affirme cet expert qui mène une recherche sur le sujet.