Un blocus qui sème la panique
Chaque minute compte, insiste le Conseil du patronat du Québec pour montrer l’urgence d’agir
Les impacts économiques du blocus autochtone du réseau ferroviaire sont déjà immenses et même catastrophiques, selon des experts.
La PDG des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), Véronique Proulx, qualifie le blocus actuel de « catastrophique » pour l’économie du Québec, et a sonné l’alarme à propos de l’état « de panique » dans lequel sont plongés plusieurs manufacturiers.
« À peu près tous les secteurs sont affectés par cette crise, affirme-t-elle. Le Canadien National (CN) a déjà annoncé des mises à pied, d’autres entreprises parlent de fermer ou de réduire leur production ; si rien n’est fait rapidement, c’est certain que la situation va empirer. »
Cette crise, qui dure depuis une semaine, a été provoquée par des manifestations d’appuis de communautés autochtones à la Nation de Wet’suwet’en, qui s’oppose au projet de gazoduc Coastal GasLink, en Colombie-Britannique. Depuis, tout le réseau de transport ferroviaire du pays s’en trouve sérieusement hypothéqué.
PARALYSIE
Des céréales de l’Ouest n’arrivent plus à être livrées dans les provinces de l’Est, des manufacturiers du Québec ne parviennent plus à expédier leurs produits vers l’Ontario et une entreprise de Bécancour prévient que la paralysie actuelle l’empêche de distribuer son chlore, essentiel aux usines de traitement des eaux du Québec.
Les alternatives sont on ne peut plus rares. Il y a, bien sûr, le transport par camion. Mais en plus d’être de 25 % à 35 % plus cher, l’industrie du camionnage fait déjà face à une sérieuse pénurie de main-d’oeuvre. Dans les circonstances, Yves-Thomas Dorval, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, ne voit d’autres issues qu’une intervention rapide d’Ottawa pour protéger les entreprises et la population « de conséquences désastreuses ». « Et pour cela, dit-il, on ne parle pas de jours, mais bien d’heures. Chaque minute compte. »