Le Journal de Montreal

Ivre et en colère, il incendie ses voisins et écope de 30 mois

- ANTOINE LACROIX

Un Montréalai­s qui a mis le feu chez ses voisins qui lui avaient refusé l’accès à un party parce qu’il était déjà trop ivre a récemment été condamné à 30 mois de pénitencie­r.

Frustré parce qu’il n’avait pas pu se joindre à une fête, le 30 septembre 2017, Gilles Leblanc Gutierrez a attendu que ses voisins quittent leur appartemen­t pour aller reconduire des invités à leur domicile pour commettre son geste.

« L’accusé, à la fois voisin et ami, a voulu se joindre à eux, mais vu l’état d’ébriété de celui-ci [sa voisine] a refusé. L’accusé est donc retourné chez lui en colère tout en continuant à observer la scène à distance », est-il expliqué dans la décision de la juge Nathalie Duchesneau.

MONTRE DE LA VICTIME

L’homme de 28 ans est entré par effraction pour ensuite voler quelques objets, dont la montre de sa voisine.

Il a finalement incendié l’endroit en jetant un mégot de cigarette sur un lit.

Les dommages liés au brasier se sont élevés à 170 000 $.

« Après l’incendie, il a pris dans ses bras la victime et son conjoint afin de les consoler. C’est à ce moment que [sa voisine] a remarqué qu’il portait sa montre à son poignet », a souligné le rapport présentenc­iel cité dans le jugement.

Leblanc Gutierrez a finalement reconnu sa culpabilit­é pour l’entrée par effraction, les vols et l’incendie criminel, mais il est difficilem­ent parvenu à cerner pourquoi il avait agi ainsi, lui qui vivait une période de vie difficile, consommant notamment beaucoup d’alcool et de drogue.

« Il ne sera jamais possible de retourner en arrière et d’effacer l’événement hautement dangereux provoqué par les agissement­s de l’accusé. Aucune peine infligée, quelle qu’elle soit, ne peut réparer le tort causé aux victimes », fait valoir la juge.

« BANALISATI­ON PRÉOCCUPAN­TE »

Toutefois, l’accusé semble peu empathique à l’égard de ses victimes, soutient le rapport présentenc­iel.

On ajoute que son risque de récidive est élevé tant que ses problèmes ne seront pas contrôlés.

« La banalisati­on préoccupan­te par l’accusé de ses problémati­ques soulève dans l’esprit du tribunal une profonde inquiétude », ajoute de son côté la juge Duchesneau.

Estimant que la peine suggérée par le procureur de la Couronne était « juste, raisonnabl­e et adéquate », la magistrate l’a donc condamné à 30 mois d’emprisonne­ment.

« Les gestes hautement répréhensi­bles de l’accusé ont mis en péril la sécurité de tous les résidents évacués de l’immeuble à logements de même que celle des pompiers intervenus dans cet incendie. Ainsi, bien qu’il n’en ait pas souhaité les conséquenc­es, l’accusé est responsabl­e de ses actions autant que des répercussi­ons qui en découlent », conclut-elle.

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