Trudeau : la fuite en avant
Le narcissisme de Justin Trudeau a fortement contribué à le porter au sommet du pouvoir. Il ne faut jamais oublier que le fils s’est imposé la tâche colossale de suivre les traces de son père, et donc, de devenir premier ministre du Canada. Ce qui fut fait.
Mais à l’évidence, il n’a pas réussi à dépasser Pierre Elliott Trudeau. Ni intellectuellement, ni par sa contribution à la politique canadienne, ni en arrogance ou en machiavélisme. La réélection de Justin Trudeau à la tête d’un gouvernement minoritaire est une douloureuse blessure d’amour propre pour lui.
Or, si Justin Trudeau aime le pouvoir, l’exercer l’intéresse modérément, c’est le moins qu’on puisse dire. L’idée de se retrouver en situation minoritaire où l’obligation de compromis avec l’opposition devient quasiment l’essentiel du travail ne lui apporte rien de la griserie éprouvée en incarnant le Canada à travers la planète, où encore des foules l’accueillent comme une star de rock. Mais pas chez ses homologues étrangers, qui ont pris la mesure politique de l’homme à la suite de son voyage cauchemardesque en
Inde.
SOUPIRANT
Son périple actuel en Afrique, consistant à faire la cour aux chefs d’État pour obtenir leur appui contre rétribution, n’en doutons point, lors du vote au conseil de sécurité de l’ONU, où le premier ministre cherche à remettre le Canada dans une visibilité internationale, est une façon de se remettre lui-même à l’avant, loin des tensions internes canadiennes.
Chef honoraire de tant de tribus, défenseur officiel des causes autochtones, consolateur toujours présent pour verser des larmes sur les malheurs des femmes autochtones ou racisées, il est aux abonnés absents alors que le trafic ferroviaire est paralysé au Canada.
Le premier ministre préfère déléguer à ses ministres les décisions à prendre dans le dossier hautement sensible du gazoduc en Colombie-Britannique. Car ce sont des autochtones dissidents qui refusent de respecter les vingt ententes signées entre l’entreprise gazière et des nations autochtones qui vont recevoir d’importantes redevances en permettant la construction du gazoduc sur leur territoire.
L’ESQUIVE
Le premier ministre Trudeau est le spécialiste des déclarations de principe, mais lorsque le temps vient de trancher, qu’il s’agisse de dissidents autochtones ou de groupes ultras religieux, entre autres, il pratique l’art de s’esquiver.
Curieusement, les politiques du gouvernement caquiste, que ce soit la loi 21 ou la loi 40, provoquent une réaction quasi épidermique chez Justin Trudeau, qui utilise alors le pouvoir judiciaire pour tenter d’affaiblir, voire renverser ces lois.
On n’oubliera pas qu’il avait fourni indirectement des fonds pour tenter de faire casser par les tribunaux la loi 40.
Si la pression populaire ne s’exerce pas sur lui, on peut prévoir que monsieur Trudeau va continuer de parcourir la planète plutôt que de gouverner au quotidien en pratiquant l’art du compromis avec les partis de l’opposition. Combien de temps supportera-t-il de vivre en quémandant l’appui de ses adversaires en Chambre ? Tolérera-t-il longtemps cette dépendance qui l’empêche de faire ce pour quoi il est doué, c’està-dire incarner en sa personne un Canada plus rêvé que réel ?
Trudeau spécialiste des déclarations de principes