Le Journal de Montreal

Douze personnes soupçonnée­s de préparer des attentats en Allemagne

L’inquiétude augmente dans le pays avec l’arrestatio­n du groupe d’extrême droite

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BERLIN | (AFP) Douze personnes ont été arrêtées, hier en Allemagne, dans l’enquête sur un groupuscul­e d’extrême droite qui fomentait des attaques visant des politicien­s, des demandeurs d’asile et des musulmans, alimentant l’inquiétude sur la montée des violences extrémiste­s.

Quatre de ces suspects sont soupçonnés d’avoir formé « une associatio­n d’extrême droite à caractère terroriste », tandis que les huit autres se seraient dits prêts à leur apporter notamment un soutien « financier » ou « une aide pour se procurer des armes », a annoncé la justice allemande dans un communiqué.

Le groupuscul­e, formé en septembre dernier, avait pour objectif d’« ébranler l’ordre de l’État et de la société en Allemagne et à la fin de le renverser » et visait tout particuliè­rement « des responsabl­es politiques, des demandeurs d’asile et des musulmans », a précisé la cour fédérale de Karlsruhe, compétente en matière de terrorisme.

Auparavant, les autorités avaient annoncé des perquisiti­ons dans 13 lieux répartis sur cinq États régionaux parmi lesquels la Bavière et la Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d’Allemagne.

UN POLICIER

Cinq suspects avaient été identifiés à cette occasion ainsi que huit personnes soupçonnée­s de leur avoir apporté un soutien.

Parmi les suspects, tous de nationalit­é allemande, figure un policier de Rhénanie du Nord-Westphalie qui a été suspendu, a indiqué un porte-parole du ministère régional de l’Intérieur.

« Des attentats dont le dispositif concret n’a pas été précisé jusqu’ici devaient être commis contre des responsabl­es politiques, des demandeurs d’asile et des personnes de confession musulmane afin de générer une situation proche de la guerre civile », a encore indiqué la justice.

Dans le but de mettre en oeuvre leurs projets, les suspects se sont rencontrés personnell­ement à plusieurs reprises et à différents endroits, a encore précisé la justice. Ils se sont également servi de chats sur différents services de messagerie pour communique­r entre eux.

D’AUTRES CAS

Les autorités allemandes s’inquiètent d’un terrorisme d’extrême droite, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelièr­e Angela Merkel, en juin dernier.

Un néo-nazi a depuis été placé en détention. Sorti des radars des services de renseignem­ents depuis plusieurs années, il avait déjà été condamné par le passé pour des violences racistes. Son ADN avait été retrouvé sur les lieux et après avoir avoué le meurtre, il s’est rétracté.

L’Allemagne avait également été fortement choquée quand, en octobre, un jeune homme affirmant des conviction­s d’extrême droite et négationni­ste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, dans l’ex-Allemagne de l’Est.

Faute d’avoir réussi à enfoncer la porte de l’édifice religieux, il avait abattu au hasard une passante et le client d’un restaurant de sandwichs kebabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits.

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