Le Journal de Montreal

Les grands oublis de votre plan de succession

- EMMANUELLE GRILL

Vous croyez avoir pris toutes les dispositio­ns nécessaire­s pour assurer la sécurité financière de vos proches après votre décès ? Attention, vous n’avez peut-être pas pensé à tout…

Lorsqu’il est question de planificat­ion successora­le, on néglige souvent certains détails qui peuvent pourtant peser très lourd dans la balance.

« Les gens croient à tort que leur testament permettra de mettre leur famille à l’abri, mais c’est insuffisan­t. Cinq aspects essentiels sont souvent mis de côté », explique Fabien Major, planificat­eur financier et conseiller en gestion de patrimoine.

PRÉVOIR DES LIQUIDITÉS

Avant que la succession ne soit réglée, tous les comptes bancaires de la personne décédée sont généraleme­nt bloqués. Résultat : ses proches peuvent se trouver en difficulté pour payer certains coûts, comme les frais funéraires. Durant la période de deuil, le conjoint peut aussi cesser de travailler, ce qui le place dans une situation d’appauvriss­ement.

« C’est pourquoi il est important de prévoir des liquidités à cette fin. Par exemple, on pourrait placer une somme d’argent dans un CELI en fonds distinct ou souscrire une police d’assurance d’un capital décès suffisant pour lequel on nommera un bénéficiai­re direct afin d’éviter de passer par la succession », recommande Fabien Major. Ces mesures permettent d’avoir accès à des liquidités en quelques semaines à peine.

LA TRANSMISSI­ON DU CELI

Saviez-vous que si vous ne mentionnez rien à ce sujet dans votre testament, votre CELI sera liquidé et les gains futurs deviendron­t imposables ? Pour éviter que cela ne se produise, il faut prévoir un legs particulie­r dans son testament. « De cette façon, le CELI sera en quelque sorte roulé au conjoint survivant, qui se trouvera donc titulaire d’un double CELI, et pourra en tirer des revenus libres d’impôt. Fait intéressan­t : ces montants n’auront pas d’impact sur la pension de sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti », précise Fabien Major.

DEUX OUTILS POUR PROTÉGER L’HÉRITAGE DE VOS ENFANTS

Vous pouvez protéger l’héritage que vous souhaitez laisser à vos enfants de deux façons.

Premièreme­nt grâce à une clause incluse dans le testament stipulant que vous offrez le bénéfice uniquement à vos enfants. Cela fera en sorte que leur patrimoine ne sera pas fractionné avec leurs conjoints, ce qui peut s’avérer particuliè­rement utile en cas de divorce ou de séparation.

« Ainsi, leur héritage ne sera pas dilué dans le partage de leur patrimoine familial », mentionne Fabien Major.

Deuxièmeme­nt, une clause d’insaisissa­bilité intégrée au testament évitera que leur héritage ne soit saisi par des créanciers.

Leurs actifs se trouveront donc exclus de toute demande de saisie. La clause peut aussi prévoir que l’argent dont l’enfant a hérité soit déposé sur un compte bancaire distinct, ce qui offre encore davantage de protection.

EFFECTUER UN INVENTAIRE DE SES ACTIFS NUMÉRIQUES

Comptes sur les réseaux sociaux, achats en ligne, blogue, site internet générant des revenus, abonnement à des produits numériques avec renouvelle­ment automatiqu­e, etc. Sans qu’on y prenne garde, notre présence en tant qu’individu sur internet ne cesse de prendre de l’ampleur. Pour faciliter la tâche à nos proches, il peut être judicieux de préparer un inventaire exhaustif de nos actifs numériques avec les mots de passe pour y avoir accès.

« Je recommande d’enregistre­r toutes ces informatio­ns sur une clé

USB qui sera placée dans un coffret de sécurité. On peut aussi ouvrir un compte dans un serveur de stockage comme Dropbox ou Google Drive, et y déposer tous les renseignem­ents et documents pertinents. Il suffira ensuite d’en donner le code d’accès à ses héritiers », suggère Fabien Major.

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