Cinq salmonidés au menu
Peu d’endroits peuvent se targuer d’offrir une aussi belle diversité d’espèces que la destination que je vous présente aujourd’hui.
Jean Desjardins est bien connu dans le monde de la pêche. En plus d’avoir participé à de nombreux tournois de haut calibre, il a lancé son propre service de guidage qui se nommait Pêche Vieux-Montréal. Il a même été le fondateur des villages de pêche blanche du Vieux-Port et du bassin Louise à Québec.
Après avoir guidé 1000 à 1200 amateurs annuellement, pendant près de huit ans, sur les eaux du fleuve Saint-Laurent, M. Desjardins a voulu s’expatrier dans l’arrière-pays, loin de la civilisation.
NOUVEAU DÉPART
En 2018, il apprend que la pourvoirie Musquanousse est à vendre. Cette auberge de la forêt située à Natashquan, sur la Basse-Côte-Nord, semblait répondre à ses nouvelles aspirations.
Sa partenaire et conjointe, Mélanie Racicot, qui est chef cuisinière pâtissière et gestionnaire de métier, a eu le même coup de foudre que son amoureux.
Elle n’a pas hésité à délaisser sa carrière urbaine pour s’investir à 100 % dans cette belle aventure.
LE SITE
Créé dans les années 1950, cet ancien club privé était mis à la disposition de la clientèle bien nantie de l’industrie des pâtes et papiers.
Nos deux entrepreneurs, qui ont uni leurs passions, proposent à leurs invités un territoire à droits exclusifs de 575 km² localisé à 8 km, en ligne droite, de la mer.
Une rivière de 28 km, alimentée par les eaux du golfe Saint-Laurent, donne accès à sept lacs, dont un ayant un pourtour de 100 km.
On retrouve en permanence, dans cette chaîne hydrographique, des ombles de fontaine d’un poids moyen variant de 800 grammes à 1,5 kg.
Chaque semaine, d’habiles manieurs de canne déjouent des spécimens de plus de 2 kilos. La ouananiche est également présente en grand nombre sur l’ensemble de ce beau terrain de jeu pour passionnés.
Bien qu’il y ait de nombreux rejetons pesant moins d’un kilo, sachez qu’il n’est pas rare d’intercepter des wawa, comme on les appelle souvent, pesant de 2 à 4 kilos. L’omble chevalier de lac y réside aussi quoique, pour sa part, il préfère la proximité des bas-fonds.
Le record des deux dernières saisons faisait osciller la balance à 5,6 kg.
« Ce qui est génial, c’est qu’au printemps, la truite de mer et le saumon atlantique migrent dans cette chaîne de lacs et qu’ils ne peuvent pas aller plus loin que le lac Musquanousse. Ils seront donc confinés à ce territoire poissonneux tout au long de l’été, au grand plaisir des amateurs. »
LA PÊCHE
Contrairement à de nombreux endroits où les pêcheurs doivent trimballer un assortiment notable d’offrandes, au Musquanousse, il suffit d’apporter quelques cuillères Syclops S2 et S3, des St-Maurice, des Bully et des imitations d’éperlan LiveTarget, Yo-Zuri ou Rapala pour déjouer l’ensemble des salmonidés sauf le saumon. Pour ce dernier, des Bomber, des Blue Charm et des Muddler à queue rouge catapultés avec une soie à moucher généreront les résultats escomptés.
Retenez toutefois que sur demande, M. Desjardins et ses guides prêtent tous les leurres et les cannes nécessaires pour l’activité de prélèvement.
FORFAITS
Les gens qui s’y rendent pour un séjour dépaysant en plan américain de quatre nuits/cinq jours peuvent se délecter des créations culinaires intuitives qui sont vraiment dans une classe à part. Il s’agit, sans aucun doute, de l’une des trois meilleures tables de l’ensemble de toutes les pourvoiries que j’ai visitées au fil de la dernière décennie.
Bravo, chef Mélanie !
Afin d’assurer un service personnalisé de qualité, l’équipe n’accueille que six clients par séjour.
Les invités peuvent s’y rendre en voiture par la route des baleines, la 138 Est, à partir de Québec. Rendus à l’aéroport de Natashquan, les adeptes montent dans un avion amphibie de la firme Air BCN pour une durée d’environ 15 à 20 minutes jusqu’au lac situé en face de l’auberge.
Si vous ne voulez pas vous promener sur une distance d’un peu plus de 1300 km pour vous rendre à bon port, vous pouvez opter pour un vol jusqu’à Sept-Îles.
De là, vous avez le choix de louer une voiture ou de faire appel à un service de taxi pour parcourir les 450 derniers kilomètres. Les mieux nantis peuvent faire appel à un pilote d’aéronef, s’ils le souhaitent.