Le Journal de Montreal

C’est fini, à l’an prochain !

- — Propos recueillis par Kevin Dubé

C’est la fin. Le peu d’espoir qu’il restait au Canadien de participer aux séries éliminatoi­res s’est envolé en fumée.

C’était quand même à prévoir, avouons-le, et ce, depuis un bon bout de temps. On sent petit à petit que l’équipe commence à baisser les bras. Une réaction parfaiteme­nt normale pour des joueurs la plupart du temps surtaxés cette saison et qu’on sent au bout du rouleau.

Le Canadien a collective­ment donné ce qu’il avait à donner. Mais ce n’était pas assez.

Est-ce que ça veut dire qu’ils vont abandonner ? Je ne crois pas. Plusieurs joueurs ont des choses à prouver – ou à se faire pardonner – sur le plan personnel.

PEUT-ON BLÂMER PRICE ?

Montréal est dur envers son gardien vedette, Carey Price. Parfois à tort, parfois à raison.

Mais peut-on réellement mettre le blâme de cette saison décevante sur les épaules du joueur le mieux payé de l’équipe ?

Non.

Price se retrouve assurément dans l’un des postes les plus difficiles à assumer dans toute la Ligue nationale de hockey. Être le gardien partant du Canadien, tout en étant son joueur le mieux payé, et ce, en évoluant devant une équipe moyenne soir après soir représente une pression inouïe.

Carey Price est un peu pris en otage avec le CH. On lui demande littéralem­ent l’impossible, soit de remporter des matchs à lui seul plus souvent qu’à son tour afin d’offrir la plus minime chance à une équipe moyenne de faire les séries. On ne peut pas demander à un seul joueur de mener une équipe à la danse printanièr­e, c’est tout simplement inhumain.

CATASTROPH­IQUES SUBSTITUTS

En prime, depuis le départ de Jaroslav Halak en 2010, jamais le Triolore n’a été en mesure d’offrir un auxiliaire fiable à Price. D’Antti Niemi à Keith Kinkaid en passant par Mike Condon, la gestion des gardiens substituts a été une véritable catastroph­e à Montréal.

J’ai hâte d’entendre le no 31 au bilan de fin de saison. Ça fait quelques saisons déjà qu’il clame haut et fort son désir de jouer pour une équipe gagnante. J’imagine qu’il doit commencer à se demander si Marc Bergevin et le Canadien pourront lui offrir cette chance dans les prochaines années. Si la réponse est non, il faudra envisager une transactio­n afin de lui démontrer du respect et lui donner la chance de gagner avant qu’il ne se retire.

ET LE REPÊCHAGE…

Quel malaise j’ai éprouvé, lundi dernier, quand j’ai vu le Canadien inviter certains des plus beaux espoirs de la LHJMQ au Centre Bell dans le cadre du dévoilemen­t du logo du prochain repêchage qui aura lieu en ville les 26 et 27 juin.

Un malaise parce que le Tricolore n’a pas osé faire confiance aux vrais talents québécois au repêchage depuis je ne sais combien d’années. C’est un peu comme si on disait aux gens de Montréal : « Voici les meilleurs espoirs du Québec. Profitez-en parce qu’on n’en réclamera pas un. »

Ça me fait rire parce qu’on dirait chez le Tricolore qu’on continue d’utiliser l’exemple de Louis Leblanc pour excuser le fait qu’on ne choisit pas de Québécois dans les premières rondes du repêchage. Si Leblanc n’était pas un bon espoir, c’était à eux de ne pas le prendre !

Le problème dans tout ça, ce n’est pas que Leblanc était un Québécois, mais qu’encore une fois, l’équipe de recruteurs du Canadien a fait un mauvais travail d’évaluation avec son choix de premier tour.

S’il est vrai que le ridicule ne tue pas, certaines têtes dirigeante­s du Canadien vivront longtemps.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER ?? Carey Price a été passableme­nt critiqué cette saison, mais il serait injuste de le blâmer pour la saison décevante du Canadien.
PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Carey Price a été passableme­nt critiqué cette saison, mais il serait injuste de le blâmer pour la saison décevante du Canadien.

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