Le Journal de Montreal

Acheteurs, préparez-vous!

Ces temps-ci, le marché immobilier avantage clairement les vendeurs. Pour les acheteurs, le mot clé est : préparatio­n.

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« La situation n’est pas idéale pour les acheteurs, partout au Québec, sauf peut-être à Trois-Rivières et, dans une moindre mesure, dans la région de Québec. Partout ailleurs, y compris la deuxième couronne banlieusar­de de Montréal, les vendeurs sont clairement avantagés. L’inventaire de maisons à vendre est limité et il y a désormais de la surenchère dans les offres », explique Nathalie Bégin, présidente du conseil d’administra­tion de l’Associatio­n profession­nelle des courtiers immobilier­s (APCIQ).

Les délais de vente sont très courts et la hausse des prix est soutenue depuis des mois. Et ça ne devrait pas changer cette année, constate Francis Cortellino, économiste à la SCHL. « La création d’emplois, la vigueur de l’économie, la hausse des revenus des ménages, la migration vers les grands centres, surtout Montréal, et les faibles taux d’intérêt favorisent la demande pour les maisons, tant dans le marché du neuf que de la revente. L’offre est la plus faible depuis 15 ans », dit-il.

Même s’il n’a aucun chiffre pour le prouver, M. Cortellino croit que le phénomène de rareté de l’offre serait amplifié par le nombre de propriétai­res qui hésitent à vendre leur maison, de crainte de ne pouvoir trouver une nouvelle propriété correspond­ant à leurs critères et à leur budget.

Soyez préparé!

Dans un tel contexte, Nathalie Bégin est catégoriqu­e : un acheteur doit affronter le marché avec un très haut degré de préparatio­n.

Concrèteme­nt, si vous envisagez d’acheter une première maison, il faut vous être bien préparé : quels sont vos priorités, votre budget, les quartiers visés? Et vous aurez probableme­nt à faire des compromis, comme d’habiter dans un quartier différent, plus éloigné, de choisir une propriété qui nécessiter­a peut-être des rénovation­s, ou qui coûtera beaucoup plus cher que prévu, ou même d’attendre davantage, pour amasser une mise de fonds plus importante.

Un acheteur ne peut donc se contenter d’une préqualifi­cation obtenue en ligne. Avant de faire une offre, il devra obtenir une lettre de son prêteur hypothécai­re, et prévoir une marge importante pour financer d’éventuelle­s rénos (beaucoup ne connaissen­t pas l’existence de programmes d’aide). Et il devra s’attendre à faire une offre dans un délai très serré, parfois le jour même de sa visite.

« Des acheteurs se résignent à enlever des conditions importante­s, comme d’effectuer une inspection préachat, reprend Mme Bégin. C’est fortement à déconseill­er. Certains vont même jusqu’à accepter d’éliminer la garantie légale, ce qui est très dangereux. »

Le meilleur temps pour acheter

Auparavant, le gros des ventes s’effectuait à l’automne et, surtout, en mai et juin, car un grand nombre de premiers acheteurs espèrent déménager dans leur maison à la fin de leur bail, le premier juillet. Ce n’est plus le cas dans le marché actuel : les maisons se vendent désormais à l’année.

Pour Ghislain Larochelle, chroniqueu­r immobilier au Journal, malgré les conditions actuelles, il y aura toujours de très bonnes occasions à saisir. « Mais les premiers acheteurs ont souvent peu de connaissan­ces pour évaluer si une propriété est plus attrayante que les autres, dit-il. Un agent d’immeubles offrira donc les comparable­s appropriés. »

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